Après avoir…
La brume en hiver
Au petit matin lumière
Les détails du monde.
Je me souviens :
Je me souviens de Viviane,
Nous avions six ans,
Assis sur les marches de son balcon,
Qui pour nous était escalier ambassadeur,
Aujourd’hui, ne sont que quelques dix marches de pierre.
Nous avions parlé tout l’après midi.
Assis là.
Jésus était sa meilleure copine d’alors.
Jésus était mon meilleur copain d’alors.
Nous avions parlé en ami,
En amour de six ans.
Elle est morte le jeudi suivant.
Sa mère l’avait noyé,
Avec sa sœur,
Et elle s’était à son tour noyé.
Les langues venimeuses du village avait fait leur œuvre.
Je revois les trois cercueils dans l’église,
Voisine de notre escalier.
Je revois, le père et époux qui pleure,
Un sanglot qui me traversait et me retournait.
J’entends encore ces pleures, ténèbre en caverne profonde.
Jésus était mon copain.
Je connaissais sa maison,
Je connaissais son père,
Je connaissais sa mère,
Je connaissais le sentier derrière l’enclot
Où je courais pour le rejoindre.
Et j’ai oublié.
Jésus à grandi.
Il questionnait.
Ses questions enveloppés nos questions,
Elles étaient vérités, en vérité.
Nos questions agglutinées, amalgamées, sculptées, gênés.
Alors, ceux gênés, l’ont tué.
Nous avons accepté leurs réponses.
Et oublié nos questions.
Oublié mon copain Jésus
Oublié Viviane et que Jésus était aussi sa copine.
Et j’ai suivis la route bitumé,
La voie rapide toute faite de nos technologies,
De leurs réponses.
Et, le sentier s’était enveloppé dans les brumes de l’hiver.
Un petit matin, je l’ai retrouvé.
C’est un chemin, une passe, baigné de brouillard et de lumière,
Où tout y surgit comme inattendu.
Un chemin de lumière où n’existe que les détails.
Le détail dans toute sa beauté.
Aucune vue d’ensemble.
Aucune voie rapide.
Viviane, son souvenir, m’est revenu.
Jésus, mon copain et sa copine, a surgit, inattendu.
Et j’avance en joie dans cette brume.
Qui, la prochaine fois ?
… Être ?
