Le rythme !
Oui, le Rythme.
Pour provoquer le mouvement du corps, il faut le Rythme.
Pour provoquer la danse en plus du mouvement, il faut la beauté et la profondeur.
Que la beauté soit dure, perturbante, qu’elle soit triste et mélancolique ou qu’elle soit douce et « ensommeilleuse », maitresse des désirs, elle nous invite à plonger aux deux profondeurs de notre être : celle qui se découvre en prenant de la distance, en nous regardant de loin. Et celle de l’intérieur.
« 122 rue du chemin vert » se lit comme un texte léger, cependant il possède bien le rythme, la beauté et les deux profondeurs : la profondeur extérieure de la distance et de l’humour. La profondeur intérieure du désir, du tragique et d’une forme de mélancolie.
Érotisme ? Pornographie ?
On dit littérature « érotique », on dit littérature « pornographique », on dit littérature « fantastique » pour justement dire que ce n’est pas de la « Lit-té-ra-tu-re », de la « grande » littérature. Mais ce roman relève de la littérature !
C’est par l’écrit que nous faisons le grand voyage humain profond. Cet ouvrage est presque une parabole.
J’ai cru commencer un roman genré et je me suis retrouvé en pleine littérature.
Dans ce roman, la profondeur littéraire est donnée dès le prologue où nous sommes plongés dans une enfance meurtrie par un don. Et c’est vraiment culoté ! Ensuite nous retrouvons une jeune femme qui a tout fait pour s’éloigner de la vie, et qu’un événement fortuit va obliger à y revenir.
Dans ce roman, la profondeur de la tragédie intérieure se mêle à la question de savoir où s’arrête le corps de l’humain, où commence l’autre, où se situe le reste du cosmos.
Hasard des promenades, lundi dernier je buvais un panaché au Café de Flore avec mes enfants et leurs amis. Il y avait une signature dans la salle du haut…c’était l’autrice qui faisait le lancement de ce roman !
Alors, ipso facto, je lui en ai racheté un nouvel exemplaire pour me le faire dédicacer et nous avons échangé quelques mots. Il n’y avait pas moins de 60 personnes dans ce petit espace, et un serveur qui virevoltait élégamment d’une table à l’autre. Les personnes présentes avaient l’air contentes, et j’étais ravi !
Juste une citation, une de celle qui fut dans la lecture au café de Flore ce soir-là :
« Depuis l’intérieur, j’observe qui regarde la vitrine. Un homme à croix et col romain est arrêté en chemin par une paroissienne. La dame tourne le dos à la librairie, mais le prêtre est bien en face. Il converse un moment avec celle qui le retient là, n’est pas gêné par la proximité des titres et des photos affichées. Il m’aperçoit dans la boutique et me sourit sans vice. J’entends distinctement sa voix intérieure prononcer le corps, je n’aurais pas pu le diviser pour en donner l’amour à une foule de personnes, alors j’ai choisi la foi, avec mon esprit, je peux multiplier mon amour. »
