un peu a propos de « composer un monde commun » de Gaël Giraud

Je ne l’ai pas encore terminé, mais bon sens qu’est -ce que cet essai me bouscule. et, comme ce matin, me réveil à 5 heure du matin pour faire naitre des réflexion en moi, dans ce mystère profond qui est « JE » ce « JE qui est peut-être un autre.*

Rappel de la vision Ternaire de l’être humain

Depuis plusieurs années j’avais découvert la vision Ternaire de l’être humain (Corps âme et Esprit de Saint Irénée de Lyon) et sa simplification en ontologie binaire (Corps et âme Descartes) pour presque finir en vision fermé unique d’un corps avec des programmes des transhumanistes (néolibéraux et donc totalitaire)

Il faut avoir en tête cette vision de l’être, l’être est plus que la personne, car la personne étymologiquement est un masque pour se présenter aux autres. L’être n’est pas l’individu, l’individu étant le plus petit élément d’un chaine de matérialité, l’individu peut se confondre avec l’égo.

La vision complexe de la propriété

Je tire ce graphique du spectre de la propriété comme il existe le spectre de la lumière, du début de ma lecture de « composer un monde commun » de Gaël Giraud.

Les propriétés privés ne sont que la partie visible de ce spectre. Mais cela ne veut pas dire que cela n’existe pas. Notre époque confond le commun sacré avec la propriété public et l’intime avec la propriété privé. Hors lorsque le voile de la pudeur est détruit, il n’existe plus d’intime, de même lorsque le sens du sacré est nié, il n’existe plus de commun.

Les poubelles qui s’entassent dans nos rues, ne nous parlent pas de la grève, mais elles nous parlent de ce que nous produisons comme déchet. Ces déchet sont notre pertes de repères face à l’intime et au sacré.

Qu’un masque (persona) comme Macron soit président nous rappelle où nous en sommes en tant qu’Être humain dans ce monde et ce que nous lui faisons subir en pensant le TOUT en terme de propriété, qu’elle soit publique ou qu’elle soit privée.

Les grès pour la retraite ne sont pas une lutte pour un bien publique, mais bien pour repenser un Commun Sacré.
Les 3 régimes totalitaires, Fascisme, Stalinisme et Néolibéralisme veulent réduire le spectre à deux champs, une dialectique de la Propriété Publique et Propriété Privé, faisant entrer de force le commun dans la Propriété publique et l’intimité dans la propriété publique. Et cela permet de détruire l’être pour le réduire à un masque ou un individu, élément d’une ensemble fermé.

C’et en cela que Communiste (comme Gramsci) ou Chrétiens nous nous ressemblons et nous sommes bien Sœurs et Frères et ou Camarades dans notre quête.

Je dis donc à mes Sœurs et Frères Communistes :
‘Je vous aime ! »

JE vous terminer par un texte repris par Gaële Giraud de Jean-Luc Nancy

« Nous connaissons la scène : il y a des hommes rassemblés, et quelqu’un qui leur fait un récit. Ces hommes rassemblés, on ne sait pas encore s’ils font une assemblée, s’ils sont une horde ou une tribu. Mais nous les disons « frères », parce qu’ils sont rassemblés, et parce qu’ils écoutent le même récit.

Celui qui raconte, on ne sait pas encore s’il est des leurs, ou si c’est un étranger. Nous le disons des leurs, mais différent d’eux, parce qu’il a le don, ou simplement le droit -à moins que ce soit le devoir – de réciter.

Ils n’étaient pas rassemblés avant le récit, c’est la récitation qui les rassemble. Avant, ils étaient dispersés (c’est du moins ce que le récit, parfois, raconte), se côtoyant, coopérant ou s’affrontant sans se reconnaître. Mais l’un d’eux s’est immobilisé, un jour, ou peut-être est-il survenu, comme revenant d’une absence prolongée, d’un exil mystérieux. Il s’est immobilisé en un lieu singulier, à l’écart mais en vue des autres, un tertre, ou un arbre foudroyé, et il a entamé le récit qui a rassemblé les autres.

Il leur raconte leur histoire, ou la sienne, une histoire qu’ils savent tous, mais qu’il a seul le don, le droit ou le devoir de réciter. C’est l’histoire de leur origine : d’où ils proviennent de l’Origine elle-même – eux, ou leurs femmes, ou leurs noms, ou l’autorité parmi eux. C’est donc aussi bien, à la fois, l’histoire du commencement du monde, du commencement de leur assemblée, ou du commencement du récit lui-même (et cela raconte aussi, à l’occasion, qui l’a appris au conteur, et comment il a le don, le droit ou le devoir de le raconter).

Il parle, il récite, il chante parfois, ou il mime. Il est son propre héros, et eux sont tour à tour les héros du récit et ceux qui ont le droit de l’entendre et le devoir de l’apprendre. Pour la première fois, dans cette parole du récitant, leur langue ne sert à rien d’autre qu’à l’agencement et à la présentation du récit. Elle n’est plus la langue de leurs échanges, mais celle de leur réunion -la langue sacrée d’une fondation et d’un serment. Le récitant la leur partage.

C’est une scène très ancienne, immémoriale, et elle n’a pas lieu une fois, mais indéfiniment elle se répète, avec la régularité de tous les rassemblements de hordes, qui viennent apprendre leurs origines de tribus, de fraternités, de peuples, de cités assemblées autour de feux allumés partout dans la nuit des temps, et dont on ne sait pas encore s’ils sont allumés pour réchauffer les hommes, pour écarter les bêtes, pour cuire de la nourriture, ou bien pour éclairer le visage du récitant, pour le faire voir disant, ou mimant le récit (peut-être recouvert d’un masque), et pour brûler un sacrifice (peut-être avec sa propre chair) en l’honneur des ancêtres, des dieux, des bêtes ou des hommes que le récit célèbre.

Le récit paraît souvent confus, il n’est pas toujours cohérent, il parle de pouvoirs étranges, de métamorphoses multiples, il est cruel aussi, sauvage, impitoyable, mais parfois il fait rire. Il nomme des noms inconnus, des êtres jamais vus. Mais ceux qui se sont rassemblés comprennent tout, ils se comprennent eux-mêmes et le monde en écoutant, et ils comprennent pourquoi il leur fallait s’assembler, et pourquoi il fallait que ceci leur fût conté. »

Extrait de La communauté désœuvrée, Jean-Luc Nancy, Paris : C. Bourgois, 1990 27-Breteuil-sur-Iton: Presses

* Amis rolistes, écrivain·s, Danseureuses, artistes je vous dédie ce texte, car peut-être avez vous le Don, le Droit ou le Devoir de …

Que dire de plus ?

Nous sommes le temple d’Anne Vassivière

Autour d’une nouvelle

Merci à Jeanne Orient

Une interview qui offre l’autre…

« Une rencontre qui s’enroule autour d’un texte. Qui se déroule autour du texte. Celle qui a écrit ce texte est la fille de la photo. Elle est la femme en mouvements.
Elle s’appelle Anne Vassivière. Elle écrit, peint, tisse des carnets d’existence au travers de photos, de présence.
Toujours « royale » sur le « gai trajet qui mène à la beauté »
Émouvante, rieuse, nostalgique… Anne Vassivière raconte les « Paradis perdus », l’importance de la sororité et ce pied de nez à la mort qui consiste en urgence de VIE

Deux livres aux Editiobs La Musardine.
Parties communes et *122, rue du Chemin-Vert.

Une Escale sur ses terres. Chez elle. Tout y est lumineux, chatoyant, mystérieux.
Et le bateau de l’Escale de Jeanne repart sur le « Gai chemin vers la beauté » avec un temps nouveau comme l’écrit également Anne Vassivière : Le présent recomposé. »

@ L’escale de Jeanne

Anne, Aurélien et Gaël

Parce que je n’en ai pas finis avec mes lectures.

« Je lui demande sa définition de l’érotisme, de la pornographie.
— L’érotisme, la pornographie ?
— Oui.
— Mais ça n’est pas du tout la même chose, mademoiselle ! Il est de bon ton d’affirmer que c’est la même chose, mais ce n’est absolument pas le cas. L’érotisme promet un ailleurs, il est idéaliste. Dans le porno, pas d’ailleurs, c’est un matérialisme. Ce sont deux cousins qui regroupent presque les mêmes éléments, mais qui ne peuvent pas coucher ensemble.
— Et vous, vous penchez naturellement vers quoi ?
— Plutôt pornographe. Il y a un certain panache à affirmer « Je suis pornographe », c’est un peu du snobisme à l’envers. Le pornographe vit sa vie sans espoir d’ailleurs. Il n’est pas frustré, car il n’a pas d’espoir, il n’en a pas besoin.
— Le pornographe est donc malheureux.
— Pas plus malheureux qu’un autre. L’espoir frustre, vous l’avez sans doute déjà remarqué, non ? Ceci dit, je ne sais pas qui a raison. Vous m’avez demandé ma définition, je vous l’ai donnée. Et vous, vous êtes heureuse ? »

Anne Vassivière 122, rue du chemin vert !

« De gré ou de force, inévitablement, nous apprendrons très bientôt qu’on ne triche pas impunément avec les lois de la nature. Ni avec les forces ancestrales de nos cultures.
Critique, ce temps l’est encore par la suffisance qu’il exacerbe. Par son incapacité à recevoir l’altérité. Par son recours au mépris quand il faudrait l’écoute, par son appel à la tolérance quand il faudrait l’amour.

Aucune révolution majeure n’a eu lieu depuis plus de cent ans.

La précision de nos mesures comme la diversité de nos connaissances ont vertigineusement augmenté. Les progrès sont notables dans tous les domaines. Les prouesses technologiques fleurissent. Mais aucun changement cardinal n’est intervenu. L’ontologie – l’être en tant qu’être – du réel n’a pas été repensée. Peut-être manquons-nous d’audace ou, plus encore, d’insolence.

La politique scientifique ne se soucie plus beaucoup de science : elle est construite pour répondre aux indicateurs arbitraires qu’elle invente elle-même afin de se convaincre de son efficacité. Le « droit à l’errance » qui constitue pourtant en réalité, un devoir de rigueur et d’humilité, a été oublié. Supplanter, par exemple, au respect inconditionnel de la singularité, la généralisation d’indicateurs chiffrés de « bien-être au travail » est symptomatique d’un dévoiement du sens. D’une faillite. »

Anomalies Cosmique Aurélien Barrau

Passons sur le débat interne aux savants romanistes concernant la question de savoir si les res communes dans le droit romain auraient émergé dès avant Marciano, sous la plume de juristes et de non-juristes. Ce qui importe, ici, c’est que la notion ait été structurante pour l’Antiquité romaine, et qu’elle se distingue de la res nullius comme de la res publica. Cette dernière, en effet, appartient au peuple romain, tandis que les res nullius, à l’instar des poissons et des autres bêtes sauvages, n’appartiennent à personne mais attendent, en quelque sorte, leur propriétaire : en les capturant, un particulier peut en faire des res privatae. Il n’en va pas de même des res communes, qui, elles, sont à jamais inappropriables dans la mesure où elles appartiennent à l’humanité tout entière.

La res nullius, je l’ai dit, n’attend que la survenue d’un propriétaire pour être appropriée. La res nullius in bonis, elle, renvoie à ce qui est retranché de la sphère de tout ce qui est appropriable pour être réservé aux dieux ou à la cité. « L’institution de réserves sanctuarisées fait apparaître, par contraste, le reste du monde, qui n’est autre que celui du droit privé, comme vierge de sacralité et de religion. Là, toutes choses s’approprient, s’aliènent et relèvent de procédures civiles d’évaluation². » Cette « sanctuarisation, en somme, libérait tout le reste³ ». Ainsi d’un édifice sacré : il « n’est pas une personne, mais une chose qui est à elle-même indisponible et qui est représentée par les administrateurs publics du sacré ». Outre les basiliques et les temples, quelles sont les res inscrites par le droit dans l’aire du « sacré », du « religieux »
soustraites à l’espace marchand ? Tout ce qui relève d’un usage « public ». Yan Thomas précise ainsi que nul ne pouvait acheter une chose dont « l’aliénation est interdite, comme les lieux sacrés et religieux ou les choses dont on ne fait pas commerce, non en ce qu’elles appartiennent à la cité, mais en ce qu’elles sont destinées à l’usage public, comme le Champ de Mars.

Gaël Giraud Composer un monde en commun

Quoi de commun entre ces trois extrait, ce roman et ces deux essais ?
Entre La matière et l’idée ?
C’est la venue du Sujet. Le roman d’Anne Vassivière est une ode au sujet contre la mise en objet, et les deux autres essayistes nous invitent à réfléchir sur le statut de l’objet, objectif comme si si être objectif était la preuve de certitudes. Et le sujet ? Le subjectif fait les relations, Il est construit de confiance et d’inattendu souhaitable.

Le sujet est anticapitaliste
Le sujet est une porte ouverte dont la clé est l’insolence, l’insolence de l’érotisme, l’insolence de la science et l’insolence du christianisme.

J’explore encore mes propres lectures parallèles et je découvre que les choses, les « res », sont liées, reliées, en relation subjectives entres elles, par un sujet, une idée. Et que les objets ne peuvent pas se réduire à leur fonction, mais bien par leur épanouissement en relations offrant la création de beautés inattendues et changeantes en permanence.

Alors oui :
Le capitalisme est pornographique,
Le commun sacré est érotique.