Le cycle du monde du « non-A » a été certainement mon premier vrai roman de science-fiction. Quand je l’ai lu j’étais en seconde C, en ce temps, les filières étaient A, B, C et E en 1977. J’avais trouvé ce roman au CDI et la couverture et la quatrième de couverture m’avait attiré. Et cela parlé de la sémantique générale. La sémantique générale m’avait alors fortement impressionné. J’avais 15 ans, fils de paysan d’auvergne. Je rencontrais notre professeur de sciences naturelles, qui était, on va dire jeune et plutôt du type baba cool. Et il aimait à donner le sentiment d’être copain-copain avec les élèves. Moi, je découvrais le monde du « non-A » et sa forme de pensée Anarchiste.
Je parlais donc à ce professeur de ce que je venais de découvrir, je lui posé des questions sur la sémantique générale, et il me rembarra de manière assez brutale, car pour lui dans les romans de SF, il n’y a aucune vérité, aucune réalité, aucune question, et aucune scientificité ! Déçu ! Finalement, ce professeur de Sciences-Nat n’était plus aussi cool. Tant pis mais je continuais quand même ma lecture, sans le guide que j’espérais trouver en ce professeur, le cycle et ces romans. Ceux-ci me questionnèrent quand même, sur ma foi chrétienne, sur les organisations humaines et sur la nature même de l’univers !
Je ne les ai jamais relus depuis, et j’en garde un souvenir très ému de cette rencontre avec ce genre littéraire que jamais plus je ne quitterais.
Mais la plus belle rencontre en SF, et même en littérature fut 2 ans plus tard, grâce à une femme prodigieuse, ma professeure d’anglais, une madame, pas du genre cool, pas du genre copain-copain avec les jeunes gens que nous étions mais d’une grande générosité, d’une splendide humilité, qui pour m’aider à progresser en anglais me fit découvrir le cycle de DUNE de Franck HERBERT !
Le monde du non-A avait été le creusé et la cornue de mon entrée dans la science-fiction, et peut-être dans mes réflexions humanistes sans perdre finalement ma foi catholique.
