Quelques citations
Les brouillons du poème dans son ensemble nous sont parvenus (le terme de « brouillon » est presque un euphémisme), et mon père en fit une copie mise au net, que j’appellerai « A »*. * Le texte est écrit au dos de copies d’examens, enliassées pour former un manuscrit vierge suffisamment épais pour servir pendant les six ans ; quelques pages à la fin de la liasse sont restées blanchesJe trouve fabuleux d’avoir la façon de travailler d’un écrivain. Cela me fait penser à La petite vidéo d’Anne Vassivière qui présente sont brouillon sur son site.https://www.youtube.com/watch?v=YrkRWnVeiSI
Le schéma induit du monde plat

En partant d’une conversation sur la bible
La question que je me pose en parcourant tout livre est : Quelle anthropologie est sous tendu par cette histoire ? Quelle place dans l’univers pour l’humanité ? Quelle place pour la « personne humaine » au sein de cette humanité (ne pas confondre personne humaine et individu). Dans un univers complexe et inconnaissable dans son exhaustivité, je préfère une anthropologie clairement complexe (ne pas confondre avec compliquer) à toute simplification du Cosmos me donnant l’illusion d’être intelligent et de croire que ma raison est au dessus de tout. Je n’ai aucun mépris pour aucun livre sacré, si son rôle est de nous aider à nous transporter vers de belles questions, de belles méditations. Les produits de la raison raisonnante m’ennuient de plus en plus (faire un roman sans la lettre « e »), je préfère la spontanéité d’une joie irréfléchie en quête de lumière. Le sacré est une reconnaissance de notre incompréhension exhaustive face à ce qui existe même sans l’aide de nos perceptions intelligible. Une forme d’humilité face à l’univers. En cela toute chose évoquée, créées ou incréée, est sacrée. Je tiens pour sacré toute création, humaine ou non. Sauf peut-être celle issue du calcul et de l’industrie qui reproduit à l’identique et en permanence les objets à but de hauts profits mortifères.L’anthropologie des l’univers de Tolkien
La terre reste ronde mais l’univers est plat, avant le quatrième âge ont peut encore franchir des dimensions qui deviendront infranchissable quand le temps des hommes arrivera. Les elfes (gnomes) sont nés dans les terres immortels, les hommes non. Les immortels peuvent mourir lorsqu’ils viennent dans les terres mortelles. La porte(corps <-> âme) ** esprit
est ouverte pour tous, c’est une réalité dans cette époque d’avant le temps des hommes. Puis les elfes quitteront les terres mortelles et les hommes resterons et le passage se fermera. Il ne pourra plus être ouvert que par la foi. Tolkien va pousser les mots, les langues dans le plus profond de leur essence spirituelle. Le seigneur des anneaux n’étant que le dernier chapitre. Dans le Lai de Beleriand et sa genèse par le fils de Tolkien nous touchons au mystère de la création d’une ouvre littéraire et à sa vision anthropologique. Lire le lai en lisant la biographie de J.R.R. Tolkien s’est se donner la possibilité d’explorer ces mystères, d’en vivre l’expérience de l’intérieur. Le père, le fils et le lecteur participe alors à cet acte sacré, comprendre la genèse d’une œuvre. Il ne s’agit pas de calcule, de contrainte littéraire auto-donné et rationnel, d’une démarche intellectuelle, il s’agit d’un acte de foi, de prendre un chemin inexploré et d’avancer vers sa lumière interne. Ce travail à travers les brouillons afin de trouver le chemin possible vers une histoire qui se terminera avec le seigneur des anneaux est éblouissant.