Mgr Tonino Bello
En lisant la prière de cette personne humaine écrite dans les années 80, il me reste quelques phrases.
« Si aujourd’hui nous ne savons plus attendre, c’est parce que nous sommes à court d’espérance. Ses sources se sont asséchées. Nous souffrons d’une crise profonde du désir. Et, désormais insatisfaits des mille succédanés qui nous assaillent, nous risquons de ne plus rien attendre, pas même les promesses sacrées et immatérielles qui peuvent nous être données par ce qui nous dépasse.
Arrivés au seuil du troisième millénaire, nous nous sentons malheureusement plutôt fils du crépuscule que prophètes de l’Avent.
Réveillons dans nos cœurs la passion de fraîches nouvelles à porter à un monde qui se sent déjà vieux.
Face aux changements qui secouent l’histoire, il peut nous être donné de sentir sur notre peau les frissons des commencements. Il nous est offert de comprendre qu’il ne suffit pas d’accueillir, il faut attendre.
Accueillir est parfois un signe de résignation.
Attendre est toujours un signe d’espérance. »
Et ce même jour, Taubira (j’ai déjà parlé des socialistes) vient rajouter de la confusion à notre nation déjà perdue, entre la peur d’autrui et du fortuit on oublie le désir de retrouver une forme de (soro)Fraternité pour prendre un nouveau chemin, une nouvelle voie qui ne sera plus faite d’un futur calculé par du big-data, mais pavée d’avenirs fleurissants d’inattendu. Ma douce amie de presque 40 ans de vie, me raconte ce matin sa soirée avec des sociologues, des lettrés, et qui fut pourtant une soirée en Beauf-land, pays où le sacré est banni. Il n’y avait plus que matérialité des objets, goût de la nourriture carnée sans conscience qu’elle a été vie, et le rire gras des moqueries, la dérision et le presque nihilisme qu’ils appelaient « On aime rigoler ». En ce pays de lieux communs, la porte des mystères était fermée à jamais.
Triste, un peu écœuré, déçu par la description de cette soirée passée dans un milieu privilégié, à l’abri des souffrances matérielles et financières, qui a eu la chance d’être éduqué, qui a beaucoup voyagé etc… j’ai dû relire la prière de Mgr Tonino Bello pour sortir des ténèbres.
Le porte des mystères, cette porte que l’on cherche et ouvre comme par inadvertance avant même de l’avoir trouvée, cette porte nous procure, nous offre, nous donne une expérience nouvelle, une vie renouvelée. Elle nous laisse cette étrange impression d’avoir grandi. Je l’ai vécu avec la grippe*, des virus ramenés du Gabon ou du Liban, je l’ai également vécue dans l’expérience de mort subite et ressuscitée, je la vis parfois en pratiquant le kendo, en allant voir de la danse contemporaine, en participant à une partie de jeu de rôle ou en m’offrant à l’oraison comme ce matin, quand ce texte m’a été offert à la méditation. Quelque fois également, la porte s’ouvre lors d’une rencontre inattendue avec l’autre, et où la seule action qui soit attendue de nous est d’accueillir un sourire profond de joie : « Oh toi, merci ! Je suis en joie de t’avoir vu et de savoir que tu existes. »
* J’ai eu le Coronavirus. Il n’a rien de commun avec une grippe : fièvre minable mais constante de 38, pourtant tremblements et douleurs comme si on avait 41, toux qui ne dégage rien et mal de tête sans localisation précise. Si un jour on nous révèle que ce virus n’est pas naturel, alors cela ne m’étonnera pas. Il a apporté la peur, la division et la haine entre nous. Notre nation ouverte aux autres, s’est refermée. Cette peur de ceux qui n’ont plus de joie, plus d’espérance, qui ne savent plus qui est l’autre et refusent la porte des mystères.
Mes sœurs et frères en humanité, sachez que quoi qu’il arrive nous allons mourir. Nous ne sommes pas immortels, mais la patience et l’espérance peuvent nous conduire hors du temps, dans l’éternité. Quoi que nous vivions, nous avons toujours la liberté d’en avoir conscience.
Et qu’est-ce que la conscience ?
Un mystère ?
bonjour, comment vas tu? nous vivons une époque bien sombre. je ne me reconnais plus dans la majorité de l’humanité. passe un bon lundi et à bientôt!
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En fait, je me bats quotidiennement contre ma colère qui devient tristesse et m’entraine vers le désespoir. Mais il y a des moments si lumineux, des rencontre inattendu si riche que je retrouve le désir !
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