Jet te pardonne (Harvey Weinstein) de Pierre Notte

PRÉAMBULE

* (lat. praeambulus «qui marche devant, qui précède» (ves.), dér. du class. ambulare «aller et venir, marcher».)

Je n’aime pas le Rond Point de Ribes. Je ressens ce gout de l’absurde proche d’un nihilisme sans âme ni avenir, un fossoyeur d’espoir. Alors que l’absurde de Ionesco ou de Beckett relevé d’un cri de souffrance après les deux grandes boucheries du 20ème siècle, il y avait des ces texte un appelle au sursaut humain.

L’absurde chez Ribes est facile, anticléricale de bas étage (loin du la messe au pendu de Georges Brassens, socialiste de l’espèce sociétaliste et méprisante pour ce qui n’est pas bourgeois drolatique, la bourgeoisie rieuse et teufeuse. Non, je n’aime pas la plupart des mises en scène et de ce qui est monté au Rond Point.

Pourtant je dois dire qu’il y a deux pièces qui m’ont touchées dans ce théatre. La première date d’une vingtaine d’année, c’était Médée Kali joué par Myriam Boyer à l’automne 2003. Et la deuxième est cette pièce dont je vais faire un retour.

LA PIÈCE

Avec Clément Walker-Viry, Marie Notte, Pauline Chagne et Pierre Notte

Nous sommes heureuses de retourner au théâtre ensemble avec mon épouse. Prendre le métro. Parcourir les couloirs. Sortir dans la rue et avoir le théâtre en ligne d’horizon. Marcher en se préparant à la pluie et ne pas l’avoir. Récupérer nos places. Boire un verre. Se vider la vessie. Regarder les autres. Sourire. Trouver que les toilettes sont toujours plus pratiques pour les messieurs que pour les dames, normal, les architectes sont des hommes

Et enfin entrer dans la salle. Après les quelques consignes de sécurité, l’arrivé des quatre comédien et le questionnaire improbable. Un questionnaire qui questionne aussi sur notre temps. L’une des questions, y a-t-il dans le publique des personnes qui ont assisté à un office religieux Chrétien, nous étions deux, ils demandent aussi pour les autres religions puis un peu de politique. Qui a reçu sa première dose ? Sa deuxième ? Sa deuxième avant sa première ?
Préambule* plutôt agréable pour des retrouvailles. Et puis la pièce.

Je ne vais pas vous la raconter, allez la voir. Sous la forme d’un procès de toutes une ère de domination patriarcale. Et cela avec la coloration cabaret avec la juste mesure de cabotinage léger et digestif ! Cette pièce, bien que d’un propos très différent, m’a évoqué Berthold Brecht « La Résistible Ascension d’Arturo Ui » ou « L’Opéra de quat’sous ». J’aime beaucoup cette écriture légère pour évoquer des sujets lourds et a la croisée du chemin pour un renouveau de l’humanité. Étrangement certains passages m’ont ramené à ma lecture de Laudato Si du Pape François, et sur la nécessité de transformer notre façon de regarder.

J’ai été fort impressionné par Marie Notte, elle a été mon petit coup de cœur. Pierre Notte m’avait déjà beaucoup plu dans L’Effort d’être spectateur (voir mon petit billet dessus) et c’est pourquoi j’avais accepté de retourner au Rond Point.

Et

Je terminerais sur un passage de l’entretien de Pierre Notte avec lui-même :

Le titre est déjà ambigu. Vous trouvez ça drôle ?

Si le titre vous met mal à l’aise, j’aurais réussi au moins ça. L’espace du cabaret est un refuge de monstres, de mal-nés, de gens qui doutent et qui s’inquiètent, qui se réunissent là pour déjouer les peurs et les angoisses.

Et enfin

Et puis comme j’en ai parlé au début :