L’adolescence par Henri Tachan

Quelques célébrités ont rendu des hommages à Tachan :

  • « Le lion est lâché ! Écoutez-le rugir… Celui-là rugit fort et rugira longtemps… » écrit Jacques Brel en postface à son premier album en 1965.
  • « Crier est un remède contre les larmes. Chanter aussi, je pense ! Lorsque Tachan déboule en scène, petit et noir, étincelant comme une cassure d’anthracite, le front buté, le regard pointu, la lèvre en gouttière ; déjà en sueur, déjà écumant, j’ai chaque fois l’impression de voir surgir un tourbillon, fou furieux avant même sa sortie du torril… » (Frédéric Dard)
  • « D’abord Tachan, il est jamais d’accord ! Il critique tout. Les curetons, il a du mal à les encadrer ! Il fait comme Brel, il raille les bourgeois, il est pas patriote pour deux ronds… De là à dire qu’il aime pas la guerre, y a qu’un pas ! Il fait de la provoc systématique, il profère des gros mots, on se demande s’il le fait exprès… » (Pierre Perret)
  • « J’aime Tachan, insolent, triomphant. Il cogne, il mord, il ravage, il saccage, il taille en pièces, il poignarde en plein cœur… Il aime, je l’aime. » (Serge Reggiani)

C’est un coin d’herbes folles, de bleuets, de chiendent,
Blotti entre la jungle infernale des grands
Et le petit jardin tranquille de l’Enfance,
C’est une île inconnue de vos cartes adultes,
Un lagon épargné, une prairie inculte,
Une lande battue où les korrigans dansent,
L’Adolescence…

C’est l’échelle de soie, c’est Juliette entrevue,
Debout dans le miroir c’est la cousine nue
Qui s’émerveille et crie au fond de mon silence,
C’est un baiser volé à la barbe du Temps,
C’est deux enfants qui s’aiment à l’ombre d’un cadran
Où sous chaque seconde l’Immortalité danse,
L’Adolescence…

C’est « Toujours », c’est « Jamais », c’est éternellement
Le cœur au bord des lèvres, le spleen à fleur de dents
Et au ventre-volcan l’Amour-incandescence,
C’est « Je t’aime : on se tient! » c’est « Je t’aime : on se tue! »
C’est la Vallée d’la Mort de l’autr’ côté d’la rue,
Vers les noirs pâturages la haute transhumance,
L’Adolescence…

C’est les poings dans les poches fermés à double tour,
C’est « Familles, je vous hais! », c’est René à Combourg,
Ophélie qui se noie, c’est Lucile qui s’avance,
C’est notre Diable au corps, c’est le Grand Meaulne en route,
C’est ce vieux Bateau Ivre qui reviendra sans doute
Les flancs chargés d’oiseaux, de fleurs et d’innocence,
L’Adolescence…

Depuis plus de vingt ans que j’y ai jeté l’ancre
Dans ce pays de fous, de chiens tièdes et de cancres,
Depuis plus de vingt ans j’y passe mes vacances,
Et comme ce vieillard de quatre-vingts printemps
Qui s’endort, un beau soir, et qu’on couche dedans
Son petit, tout petit coin de terre de Provence,
Couchez-moi, je vous prie, quand viendra le moment,
Dans ma terre, mon pays, couchez-moi doucement
En Adolescence, en Adolescence!

Un autre jeune homme

Sur les cinq semaines du parcours alpha le jeune homme revient régulièrement sur : « Je ne veux pas investir sur de fausses croyances, je veux qu’on me prouve avec certitudes que Dieu existe afin que je puisse croire en lui. »

— Nous ne pouvons pas t’offrir de certitudes, la foi est une expérience de confiance.
— Mais je ne peux pas donner ma confiance sans certitudes, je me dis toujours qu’on veut me prendre de l’argent.
— Alors tu ne peux pas vivre l’expérience de la confiance. Car la confiance est dans l’univers des incertitudes. Il te faudra te jeter dans le vide sans avoir aucune certitude, juste avec un savoir relatif appartenant à ton temps et à ton lieu.
— Le savoir doit être certain.
— Le savoir est un rendu par les mots, qui a une saveur et une sagesse propre à un moment, à un lieu et à une communauté possédant la même langue, qui provisoirement l’adopte. La Foi ne relève pas du savoir non plus.
— Alors c’est foutu pour moi.
— Tu peux encore apprendre à faire confiance. La confiance est un état de soi, qui s’entraine par un acte, un acte de foi : Croire. Quand tu dis « je crois en Dieu », tu poses un acte qui entraine ta confiance. tu te jettes dans le vide des incertitudes. Le christ n’est pas venu rendre l’état du monde certain, il est en création permanente. Il nous invite à participer à cette création par l’acte d’aimer. Par l’acte de croire que l’Amour est le chemin de la création qui nous extrait du néant. Il ne nous promet pas l’immortalité, il nous promet l’éternité.
— C’est différent ?
— L’immortalité s’inscrit dans le temps, elle est de durer toujours, dans le temps, jusqu’à l’ennui total et que le rien ne vaut plus la peine de rien et qui se termine dans le néant. C’est le rêve des transhumanistes et des nihilistes. L’éternité est hors du temps : un acte d’amour (je ne parle pas de sexe, ou pas uniquement) ou un acte de création posé est éternel car c’est un acte qui était, est et sera, il est hors du temps. Pour quelqu’un qui croit, le Christ est en train de mourir mais aussi de ressusciter. Croire en ce mystère, n’est pas une démonstration ni une preuve, c’est un acte de croire et accepter de faire confiance. Alors de surcroit tu peux être submerger par une grâce, la FOI, alors tu vis l’expérience du « JE » hors du temps. Celle-ci est en toi, elle ne te rapporte rien de matériel, si ce n’est un fruit étrange, inexplicable, la JOIE. Qui n’est pas la jouissance éphémère du corps, ni le bonheur des bonnes heures passées dans l’amour temporelle de la famille, des amis, d’un beau moment de beauté, le bonheur s’inscrit dans ta psyché (l’âme des anciens). La Joie relève de la porte de l’esprit. La porte de l’esprit est au fond de toi. Si tu prends cet ascenseur descendant tu t’éloignes de ton égo, tu franchis la ligne du « JE EST UN AURE » et tu découvres alors un soleil a coté duquel la plus grosse étoile connue de l’univers n’est qu’une chandelle, tu vis l’expérience de l’Amour Divin et de la création permanente. Et tu reviens dans le temps, avec un souvenir étrange de rencontre avec l’autre, d’un mystère comme expérience à vivre, et pas comme, un secret à percer. Aucune certitude ne s’est inscrite, juste une confiance renouvelée, nouvelle, découverte, créé, la FOI en l’Amour.

— Merci, la question n’est pas celle de Dieu, mais celle de la Foi et de la Confiance. Je commence l’entrainement, comme on commence un art martial ou la danse.