Quelques célébrités ont rendu des hommages à Tachan :
- « Le lion est lâché ! Écoutez-le rugir… Celui-là rugit fort et rugira longtemps… » écrit Jacques Brel en postface à son premier album en 1965.
- « Crier est un remède contre les larmes. Chanter aussi, je pense ! Lorsque Tachan déboule en scène, petit et noir, étincelant comme une cassure d’anthracite, le front buté, le regard pointu, la lèvre en gouttière ; déjà en sueur, déjà écumant, j’ai chaque fois l’impression de voir surgir un tourbillon, fou furieux avant même sa sortie du torril… » (Frédéric Dard)
- « D’abord Tachan, il est jamais d’accord ! Il critique tout. Les curetons, il a du mal à les encadrer ! Il fait comme Brel, il raille les bourgeois, il est pas patriote pour deux ronds… De là à dire qu’il aime pas la guerre, y a qu’un pas ! Il fait de la provoc systématique, il profère des gros mots, on se demande s’il le fait exprès… » (Pierre Perret)
- « J’aime Tachan, insolent, triomphant. Il cogne, il mord, il ravage, il saccage, il taille en pièces, il poignarde en plein cœur… Il aime, je l’aime. » (Serge Reggiani)
C’est un coin d’herbes folles, de bleuets, de chiendent,
Blotti entre la jungle infernale des grands
Et le petit jardin tranquille de l’Enfance,
C’est une île inconnue de vos cartes adultes,
Un lagon épargné, une prairie inculte,
Une lande battue où les korrigans dansent,
L’Adolescence…
C’est l’échelle de soie, c’est Juliette entrevue,
Debout dans le miroir c’est la cousine nue
Qui s’émerveille et crie au fond de mon silence,
C’est un baiser volé à la barbe du Temps,
C’est deux enfants qui s’aiment à l’ombre d’un cadran
Où sous chaque seconde l’Immortalité danse,
L’Adolescence…
C’est « Toujours », c’est « Jamais », c’est éternellement
Le cœur au bord des lèvres, le spleen à fleur de dents
Et au ventre-volcan l’Amour-incandescence,
C’est « Je t’aime : on se tient! » c’est « Je t’aime : on se tue! »
C’est la Vallée d’la Mort de l’autr’ côté d’la rue,
Vers les noirs pâturages la haute transhumance,
L’Adolescence…
C’est les poings dans les poches fermés à double tour,
C’est « Familles, je vous hais! », c’est René à Combourg,
Ophélie qui se noie, c’est Lucile qui s’avance,
C’est notre Diable au corps, c’est le Grand Meaulne en route,
C’est ce vieux Bateau Ivre qui reviendra sans doute
Les flancs chargés d’oiseaux, de fleurs et d’innocence,
L’Adolescence…
Depuis plus de vingt ans que j’y ai jeté l’ancre
Dans ce pays de fous, de chiens tièdes et de cancres,
Depuis plus de vingt ans j’y passe mes vacances,
Et comme ce vieillard de quatre-vingts printemps
Qui s’endort, un beau soir, et qu’on couche dedans
Son petit, tout petit coin de terre de Provence,
Couchez-moi, je vous prie, quand viendra le moment,
Dans ma terre, mon pays, couchez-moi doucement
En Adolescence, en Adolescence!