Le boulanger et la boulangère.
Ma boulangère n’est pas la femme du boulanger.
Elle a appris son métier dans une boulangerie.
Elle connait son minotier.
Elle connait les paysans et paysannes de son minotier.
Elle a vécu l’année de leurs blé.
Elle sait quand le minotier passe ces blés au moulin.
Elle accueille la farine chaque semaine.
Elle l’entrepose et connait la vie dans son entrepôt.
Elle se lève et connait le temps qu’il fait.
Elle devine ses patients, qui, demain, viendront.
Elle choisit, le mesures d’eau de farine et de levain.
Elle décide l’heure le nombre et les temps de pétrin.
Elle décide l’intensité de ses bras au pétrin.
Elle décide de mouler ses pains long et court,
Long ou court.
Elle enfourne et a déjà décidé des températures.
Ma boulangère.
Elle sait de ses patients les cuit les biens cuits et les pas trop cuit.
Quand le lendemain dans la chaleur, l’odeur et le bruit du feu enfariné
Ses patients viennent, elle leur offre son pain.
Et eux, sourire gourmand lui offrent la possibilité de continuer.
Son pain est la prière de ma boulangère.
« Il prit le pain et le rompis et de donna… »
C’était le pain de ma boulangère.
Chaque jour il était différent, il était vivant.
Maintenant, tout est calculé par des computeurs,
Maintenant des process s’activent et un pain standard sort.
Chaque jour le même,
Un pain mort.
Je ne mange plus de pain.
Le métier de boulangère n’existe plus.
Mais après le confinement, il reviendra,
Les patients reviendront
Et ma boulangère exercera de nouveau son métier.
Il reprendra le pain et le re-rompra et le redonnera…
