Demande

Es-tu venu sauver les hommes mais pas les femmes ?

La boulangère et le boulanger,
La boulangère n’est pas la femme du boulanger
Elle est la personne humaine qui prépare et pétri
Qui moule et enfourne le pain,
Et qui le sort avec sa planche lorsque la cuisson est accomplie.

La boulangère et le boulanger,
Le maçon et la maçonne,
La cordonnière et le cordonnier,
Le paysan et la paysanne,
La médecinne et le médecin,
Le forgeron et la forgeronne,
La professeuse et le professeur,
L’acteur et l’actrice,
L’autrice et l’auteur,
Le coiffeur et la coiffeuse,
La poétesse et le poète,
Le guerrier et la guerrière,
La sculptrice et le sculpteur,
Le chirurgien et la chirurgienne,
La diaconnesse et le diacre,
Le prêtre et la prêtresse,
La peintresse et le peintre,
L’éboueur et l’éboueuse,
La philosophesse et le philosophe,
Le sage-homme et la sage-femme,
La boutiquière et le boutiquier,
L’apothicaire et l’apothicairesse,
L’aviatrice et l’aviateur,
Et tant et tant de métier,
Es-tu venu sauver les hommes mais pas les femmes ?

Je suis,
Je suis venu,
Je suis venu sauver la personne humaine,
Je suis venu sauver l’humanité,
Je suis venu sauver la vie ici et ailleurs,
Je suis venu sauver le végétal et le minéral
Par la seule loi qui m’anime.
Aimez-vous.
Aimez-vous de cet amour infini qui bat au cœur de vous,
Au milieu de vous.
Au centre de vous.

Jouissez de vos corps et de vos sexes,
Accueillez les bonnes heures offertes par le lien et l’attachement,
Appréciez vos raisons et intelligences,
Et vos rêves et vos cauchemars,
Mais surtout tenez toujours ouverte la porte de l’esprit
L’esprit de l’infini qui brule sans se consumer.
Recevez les objets des unes et des autres, des uns et des autres
Recevez, jouissez-en, mais ne les consommaient pas,
Recevez les car venant d’elle ou de lui, il est sacré.
Et l’accueil en respect vous l’ouvrer et lui offrez cet amour infini.

Seul Mammon vous tentera et vous détournera de cela,
Seul Mammon vous renverra à la consommation qui détruit en brulant.

Le geste qui dit

Le geste de mon père binant le tabac
Fluide, léger caressant pour chaque plant.
Ce geste double, d’un S et d’une apostrophe,
Répété 50000 fois.
Ce geste est attention,
Intention pour la jeune pousse de tabac
Ce geste est pur,
Ce geste est sa prière, son oraison, sa bénédiction*.

Le geste, du cousin de mon père, boulanger
Dès le soir venu, il sait l’heure du premier pétrin,
Il y a de la pluie dans l’air, alors ce sera deux heures ce matin.
Il y aura moins d’eau, et un peu plus de levain
Il devra aussi pétrir une fois de plus.
Il sent aussi que demain.
Ses patients voudront du pain blanc.
Alors il pétrit
Ses mouvements sont purs
Ses mouvements sont sa prière, son oraison, sa bénédiction*.

Le trader dans la salle de marché,
Hurle, crie, court.
Encore plus d’argent avec l’argent
Encore plus de calcul
Encore plus de paris,
Encore plus d’offrandes à Mammon !
Il n’a plus de prière et pas d’oraison, malédiction**.

Ce matin,
Je pense au coiffeur et à la coiffeuse,
A l’éboueur et l’éboueuse de nos âmes,
A l’infirmière et à l’infirmier,
Et à tous ceux et celles qui ont métier.
Je pense à leur prière, à leur oraison, à leur bénédiction*.

*Bénédiction, bien dire
**Malédiction, mal dire