Réponse de Maurice Zundel à Albert Camus par Michel Fromaget

La lettre de Camus à Zundel

Mon révérend père,

Je dois au Père Moos, à qui je confie ce mot, d’avoir lu le texte devotre exposé sur le message de « La Peste ». J’aurais aimé pouvoir endiscuter avec vous, mais le problème du mal, car c’est de lui qu’ils’agit, est sans doute inépuisable avant l’option. Je voudrais m’enexpliquer un jour, rigoureusement, et je trouverais alors une aide dansvotre exposé. Dans tous les cas, l’esprit de sympathie avec lequel vousavez considéré mes efforts, m’a touché plus que je ne saurais le dire.

Voulez-vous croire à ma sincère gratitude et à mes sentiments déférents ?

Albert Camus

Des extraits

L’homme est une fusée à trois étages : physiologique, psychologique, et personnel. Les deux premiers sont préfabriqués. Le troisième est une simple possibilité, une exigence, une aimantation, une polarité, une vocation. C’est à cet étage (le troisième) que se situent tout l’humain et tout le divin. Si on les cherche ailleurs on est sûr de ne pas les trouver.

La foi, contrairement aux croyances, rend libre. Elle libère notamment de l’obligation de penser l’immortalité comme naturelle, imposée, et sans échappatoire. Zundel est un homme libre infiniment. A propos de l’immortalité, il écrit encore, en 1960, dans un ouvrage qui s’appelle justement La liberté de la foi

Que ferons nous de notre lyrisme et de toutes nos émotions esthétiques devant la splendeur du monde, en découvrant ses soubassements comme un immense charnier ?

Mes croquis-note en lecture

C’est quoi le mal

C’est la rencontre de 3 personnes : un anthropologue (Michel Fromager) fait se rencontrer un philosophe athée (?) (Camus) et un mystique catholique (Zundel). Tout semble opposer ces deux derniers.

On a l’impression que Fromager ne fait que les présenter mais on se rend vite compte qu’il s’agit d’un effet en cascade : on rencontre Camus et Zundel, on rencontre Fromager.  Et on se rencontre soi-même.

Je suis au tournant de la présentation de mon 6ème Dan de Kendo et à la lecture de cet ouvrage, j’y retrouve la même expérience de ce qui ne peut plus être réellement décrit avec des mots.

Et je pense qu’à notre époque de Selfies et d’égo auto sur-gonflé, c’est une bonne lecture si on a envie de s’abandonner à l’esprit et de s’alléger l’égo.