Tout, c’est ça qui casse. Être ? c’est être. Nous sommes pas. Exister ? Existons, être placé en dehors. Placer en l’extérieur Nous sommes du dehors. Rentrer ? Pas nous possible. Alors ?
Regarder, Observer, on peut ça. Mais Voir, ah voir ! Ça peut pas. Il faudra nous encore tuer Tuer celui qui sauve.
Voir, ah, Voir. Ça peut pas, On a quitté le jardin On était, on est plus. On a quitté le jardin. Alors on existe, Placé dehors, libre. Revenir ?
Aimer ! Aimer, pas posséder Aimer, pas vouloir Aimer comme le vent doux d’été Aimer comme le vent doux d’automne Aimer comme le vent chaud d’hiver Aimer au printemps. S’abandonner à l’autre, Caresser comme un vent qui passe.
Aimer ! Aimer sans preuves, Aimer par signe, Pas de contrat signé, Aimer en confiance aveugle, Pas nourrir l’espoir de gain, Mais l’espérance du vent, Du vent doux d’été qui souffle.
Désespérance est porte du néant Désespoir est un Démon Désespérer vaincu par l’agir L’espoir est graine Espérer est acte du faire Espérance est un Ange
Je demande, au Grand-Esprit des plaines « Que je puisse m’asseoir avec ceux que j’aime Sur la falaise qui surplombe l’univers Le grand arbre de lumière dans mon dos Pour contempler la vie du Cosmos. » Trois mots qui résonnent de beauté en moi Cheveux, semer et Vivianne.
Un clochard, demande au Grand-Esprit des plaines « De continuer à garder sa joie à vivre, Et au lieu même où il est. » Ses trois mots qui de beauté en lui Chambertin, Marie et Jurassik, son chien.
« Les autrices érotiques des années 2020 sont DÉPRIMÉES ! Elles nous parlent de vieillesse et de regrets, de relations toxiques qui partent en sucette, de canicule, de violence conjugale, de deuil, de vengeance. On y baise mais en larmes, on éprouve du désir mais rarement sans dégoût, les hommes n’ont guère le beau rôle et la légèreté n’est pas au rendez-vous. Si plusieurs de ces textes ont de vraies qualités, j’ai eu du mal à ressentir la moindre excitation face à tant de noirceur. Le post-« #MeToo », ce serait donc le retour du couple Éros-Thanatos dans toute sa splendeur ? Pourquoi pas, mais n’oublions pas le plaisir ! »
Et je lui répondais :
« Il y a du vrai dans ce que vous écrivez, toutefois, je trouve que malgré cette noirceur, il y a le désir de trouver de la lumière dans la relation. Je ne perçois pas des autrices déprimées, mais je les sens consciente du tragique de notre époque et certainement de la vie vécue par nos ancêtres. En sous-texte, il apparait malgré ce tragique beaucoup d’espérance en la vie. Certes nous sommes plus proche de Phèdre que d’Anaïs Nin. »
Effectivement, je perçois dans ces nouvelles une réflexion qui va au-delà du désir et du plaisir sexuel. Les autrices nous accompagnent sur un chemin qui invite à une réflexion sur la Relation avec une majuscule, la relation interhumaine au-delà des genres et même avec le monde du vivant plus largement, illustré par exemple par la nouvelle d’Anne Vassivière et son héroïne déçu par le monde humain, qu’on ressent patriarcale et dure, elle élargi donc sa sphère de la relation au-delà de celui-ci, à travers un chien. Cette nouvelle par son style sans être transgressive dans son style est absolument subversif !
Quoi qu’il en soit à la lecture de ces nouvelles, on se retrouve à questionner le monde dans lequel nous vivons tout en ressentant la tension sexuelle présente et qui prend un sens plus élevé.
La littérature érotique devient très clairement de la Littérature quand les mots questionnent le monde dépassant le divertissement.