11h00
Le soleil déjà chaud, sur le serpentin chemin du mont du Crâne. La foule en masse de part et d’autre des soldats romains. Un homme, genoux au sol, dans une forme de travers, en cause, la barre de la lourde poutre par son coin gauche. Un paysan présent et perdu en son cœur, les mains sur ce coin de bois au sol, le dos en courbe. Le regard de l’homme au sol, l’homme au dos rouge du sang des meurtrissures, la tête déchirée par des épines de buisson ardent, son regard. Regard d’amour, pour la foule en pleure, en colère, en mépris, regard d’amour pour le soldat romain triste et pour celui aux yeux absents. Amour pour le paysan.
11h30
Le BAM du marteau sur le clou dans le poignet de l’homme sans forme, blessure sans fin. Cris de douleur, cri de la mère, cri de la femme, cri d’un jeune homme ami. Souffrance sur le visage du légionnaire au marteau. Derrière, déjà deux flambeaux de croix de part et d’autre de la future élévation. Plus de foule. Disparue ! La peur ? La lâcheté ? La certitude de sa mort ? La satisfaction du statut reconnu ? Plus de foule au mont du crâne, Golgotha. Trois femmes, un jeune homme, trois légionnaires, une lance et des gardes témoins.
12h00
Dernier cri d’amour, dernière grande question : abandon ?
Nuit.
1988 ans plus tard 12h00
Ici, partout, la même question, l’homme aux portes de la mort, la lumière derrière. Qui ses sœurs ? Qui ses frères ? Mais qui ?