Dune 2 Le Messie de Dune par Franck Herbert

Citations

Chaque civilisation doit affronter une force inconsciente susceptible d’annuler, de dévier ou de contrarier presque toute intention consciente de la collectivité.
Théorème tleilaxu (non vérifié)

Dois-je comprendre que ce Hayt est chargé d’empoisonner l’esprit de Paul ? » demanda la princesse.
« En quelque sorte », dis Scytale.
« Et qu’en est-il de la Qizarate ? »
« Pour transformer l’envie en inimitié, il suffit de la plus intime des suggestions, du plus léger glissement d’émotion. »
« Et la C H O M ? »
« Il se rangeront du coté du profit. »
« Que faites-vous des autres puissances ? »
« Il suffira d’invoquer le rôle du gouvernement, dit Scytale. Nous annexerons les moins puissants au nom de la morale et du progrès. Ceux qui s’opposent à nous périront de leurs propres contradictions.

Chani, mon aimée, murmura-t-il, si tu savais combien je donnerais pour mettre fin au Jihad, pour ne plus être confondu avec cette divinité que les forces de la Qizarate ont fait de moi. »
Elle trembla tout contre lui. « il te suffit d’ordonner. »
« Oh, non… Même si je mourrais maintenant, mon nom les guiderait encore. quand je pense que le nom des Atréïdes est désormais lié à cette boucherie religieuse… »
« Mais tu es l’Empereur ! Tu peux… »
« Je suis une figure de proue. Lorsque l’on fait de vous une divinité, il n’est plus possible au soi-disant dieu de refuser la divinité. »

Ainsi il y a des limites à vos pouvoirs ? A ce que vous pouvez voir ou faire ? »
Avant que Paul ait pu répondre, Alia intervint : « Ma chère Irulan, la prescience ne connait pas de limites. Est-elle inconsistance ? La consistance n’est pas un aspect nécessaire de l’univers. »
« Mais il vient de dire… »
« Comment mon frère pourrait-il vous donner des informations explicites sur les limites d’une chose qui n’en a pas ? Les frontières échappent à l’intellect. »

Paul regarda la ghola. La présent du Bene Tleilax.
« Duncan, Duncan, murmura-t-il, que t’ont-ils fait ? »
« Ils m’ont donné la vie, mon Seigneur », dit Hayt.
« Mais dans quel but t’ont-ils formé et offert ? »
« Afin que je vous détruise. »

Mais la vision demeurait en Paul. Le but terrible ne lui laissait aucun choix.
La chair s’abandonne, pensa-t-il. L’éternité se retire. Les eaux circulent brièvement dans nos corps. Brièvement nous sommes intoxiqués par l’amour de la vie, brièvement, nous nous fixons sur d’étranges idées avant de nous soumettre aux instruments du Temps. Que pouvons-nous en dire ? Je suis advenu. Je ne suis pas, je suis advenu…

Oh, les lois… dit-il. Il s’approcha de la fenêtre et écarta les rideaux. qu’est-ce donc que la loi ? Un contrôle ? La loi filtre le chaos et laisse passer… quoi ? La sérénité ? La loi, notre idéal le plus élevé et notre premier fondement. Ne te penche pas trop sur la loi. Si tu le fais, tu découvriras les interprétations rationalisées, la casuistique légale, les précédents commodes. Et tu trouveras la sérénité, qui n’est jamais qu’un autre mot pour mort. »

Les mots et lire

Et cette douzième lecture ?

Autant Dune est la genèse organique de l’accomplissement d’un destin prédéterminé par des circonstances inexorables qui fabrique Paul, pour en faire un nouvel empereur d’un nouvel Empire, autant le Messie de Dune est le combat de cette même personne humaine pris dans le piège de ce qu’il est devenu et des conséquences de ce qu’il devint.

La tragédie est à son point ultime (Nous sommes au moment ou Phèdre croit que Thésée est mort et qu’elle va pouvoir aimer Hippolyte sans se cacher).

En cette 12ème lecture du Messie de Dune, je prends conscience a quel point l’écriture est un enfantement, portant en elle tout son mystère.

Le messie de Dune est à quatre niveau de lecture.

La première est celle des sensations, celle du corps. Nous accompagnons presque physiquement ce qui arrive à des personnes humaines.

Le deuxième est psychique. Nous sommes emmener par nos Émotions, et nos réflexions sur la politique, sur le pouvoir et ses formes inconsciente ou secrète, à travers les trames invisibles.

Le troisième est spirituel. Ou en suis-je ? le « JE » lecteur la vision de ma propre place dans cette univers provoque un vertige abyssale. « Essence », « existence » provoqué avec des mots écrits sur des pages, des mots issus du monde psychique de la pensée, mais aussi physique du livre que j’ai dans les mains et m’empire à travers une nouvelle expérience de l’esprit.

Le quatrième enfin est de l’ordre de l’inconnaissable. Il y a quelque chose qui nous est inaccessible, un mystère que l’on sent consister dans un intervalle inférieur à 9 * 10^(-42) seconde (la constante de Planck).

Est-ce vrai de toute création ? Voilà en tout cas une histoire qui même à une douzième lecture ouvrant de nouvelles portes.

En mode douzième lecture, Pourquoi le cycle de Dune est-il à Lire ?

Il nous interroge sur le pouvoir, et sur celui ou ceux qui détiennent ce pouvoir ou s’en nourrissent ! Que voulons nous ?

Nous vivons un temps et un questionnement proprement « Dunien » !

A venu…