Berserk tomes 10 à 13

Citations imagées

Tome 10

L’auteur est devant son bureau. les feuilles de dessins sont dispersées sur celui-ci, certaines jonchent le sol. Tout son corps est dans l’acte de dessiner, de retranscrire une image une histoire. Une odeur de tragédie. Casca et Guts, deux corps, deux psychés, deux esprits en quête, se sont rencontrés. Ils ont avancé l’un vers l’autre. L’auteur est inondés de leur histoire, mais ce qu’il y a de plus sombre en lui commence a suinter vers ces deux personnes. La libération de Grifith serait leur libération aussi. Mais voilà, il y a autre chose, quelque chose remonte dans cet univers dont la bonté en a été banni. Des monstres sont réveillés, des paroles données trahi, celles d’un père pour sa fille. Alors je passe au tome 11.

Tome 11

Le premier « anormal » est là. Il se tapie dans la figure du pire des soldats, un brigand meurtrier qui jouit de sa domination et de la dégradation de l’objet de son envie. Il va affronter alors Guts et Casca. Griffith ne devient plus qu’un regard derrière un masque.

Quelque chose commence à tramer dans ce tome 11, quelque chose qui se moque du vivant, qui joue avec et qui prend plaisir a le déchiqueter. LA vie d’un petit vieillard sans intérêt qui voulait en croquer encore, et encore, et encore ayant perdu tout désir et fouettant son envie a s’abandonnant aux pulsions les plus macabres. C’est le macabre qui monte. C’est un Agamemnon rêvant de déchiqueter Troie, après avoir oublié pourquoi. Tiens le tome 12 me fait signe

Tome 12 13 et début du 14

La plongée dans l’enfer avec ces deux volume et la fin du grand flashback depuis les tomes 1 et 2.

S’incarne alors par le trait le mal absolue. C’est étrange de lire cela en même temps des haïku  de maitre zen et Fromager sur Camus et Zundel et la question du mal. Le mal cette question qui interroge qui nous ouvre ou nous éloigne de la foi. Comme si le mal était un maelstrom de nos regrets et remords à la fin de nos vies qui n’ont pour ce monde aucune valeur.

Porte vers le nihilisme, jouissance du néant ou mise en garde ?

Je continue donc

Berserk tome 6 à 9

Planches citations

Tome 7

Je suis fasciner par cet auteur. il m’empêche d’oublier ce qui me trouble au plus profond chez un auteur, un artiste, un peintre, un chorégraphe, un danseur, un acteur… le travail sur soi afin de livrer une petite idée de ce qu’est la création. La porte ouverte vers plus que le petit moi, l’égo et l’individu. Il m’apprennent à devenir une personne. Le paradoxe de cet auteur, c’est qu’en nous délivrant un univers aussi sombre, aussi au bord du mal absolu, il démontre par son acte toute la lumière de la création. Quelle JOIE, d’être terrorisé ainsi ! Aller je passe au tome 8 Cela devient une chronique des pensées impromptus par Berserk !

Tome 8

Et voilà dans ce gigantesque flashback Guts quitte la troupe. Il reprend sa liberté, il veut devenir par lui-même, dans un monde qui ne t’autorise à n’être qu’un maitre ou un valet, Guts dit « Non ». C’est dans ce tome que l’écart se montre le plus important entre Guts et Griffith. C’est ici aussi le rendez-vous manqué tragique avec Casca. Le dessin et la mise en page servent clairement le sens du tragique. Ma lecture parallèle en journée est « L’inconsolable » d’André Comte-Sponville. D’étranges correspondances apparaissent entre l’idéal esthétique du philosophe et la quête de Guts : « que puis-je vouloir pour moi ? » Se dessine alors une conception d’un réel bien flou où l’inconnaissable prend un volume presque palpable. J’adore lire Berserk, le matin en me levant après avancé dans la bible catholique (actuellement la deuxième lettre au corinthien ou Paul est en plainte. Une lettre bien curieuse). La magie de la lecture !

Tome 9

On avance vers la fin tragique de la troupe du faucon. Splendide scène finale de ce tome du rapprochement de deux corps meurtrie par le sexe et qui se cherche par le cœur. Guts et Casca, ou comment le nu va au-delà du plaisir sexuelle pour tenter de prendre soin l’un de l’autre. Ce fut une constante entre eux deux, des corps nu qui prennent soin l’un de l’autre. Ayant vu l’animé je sais ce que cela va devenir, ce qui rend cette scène d’autant plus forte.

Berserk – Tome 6

Premier bilan de la découverte et des synchronicités de lecture

Avant de donner mon ressentis sur les tome 6 à 10 (critique tome 10), j’ai envie de présenter le contexte dans lequel je lis ce manga, mon premier manga (et qui sera peut-être mon seul manga), et pourquoi je le découvre de manière lente.

Au réveil, après mon émerveillement quotidien d’être vivant et de ressentir avec une conscience simplement humaine, le flux de la vie, je me mets devant la fenêtre de la cuisine et remercie pendant quelque minutes (cela peut se nommer prière, méditation ou réveille).

J’ai préparé mon déjeuner et je me suis installé à la table de la cuisine, après avoir lu un verset ou deux de la bible (j’en suis aux lettres aux corinthiens de Paul – la 2ème qui par moment m’interroge), je prends alors le tome actuel de Berserk et je lis, je parcours, je me plonge dans ces dessins narratifs pour un ou deux chapitres.

Ensuite, j’emporte pour les trajets vers le travail un roman ou un essai (actuellement ce sont les lais de Beleriand de J.R.R Tolkien) et le soir avec la femme miraculeuse avec qui je partage la vie depuis 35 ans je lis de la poésie ou des romans érotiques.

Toutes ces lectures, et tout ce que je vis au quotidien, dans sa simple banalité (miraculeuse car en vie) se mêlent alors un ensemble de correspondances qui continuent à modeler l’homme de 56 ans que je suis.

Je sais que je relirais le cycle de Dune pour la 12ème fois (avant que les films de Villeneuve ne sortent), je relis couramment le poète Bashô et les dialogues avec l’ange. En littérature érotique, je suis tombé sur Anne Vassivière qui proposait quelque chose de vraiment inattendu, de nouveau, sur les perception intérieures, l’intimité profonde de chaque personne humaine entrant dans une relation sexuelle, donc une relation humaine. Et je prévois de relire plus tard Corps-âme Esprit de Fromaget, il m’a conduit à prendre conscience de l’importance de comprendre les anthropologies induites par nos croyances, nos propres visions d’être une personne humaine au sein d’une humanité en mouvement et des dangers que nos sociétés post-modernes nous font courir en fantasmant sur le transhumanise, l’Ubris des Grecs anciens, la démesure, tout en nous simplifiant en tant que consommateur idiot de biens et de services.

Mais Alors Berserk dans tout cela ?

Et bien oui Berserk va certainement venir remplacer Koltès dans mes œuvres pour une Ile. Dans cette série de manga qui se lis en parallèle de la bible, je me retrouve aux sources de ce qu’il y a de plus sombre dans la personne humaine.

C’est par le travail de ce maitre an manga qu’il nous conduit sur un chemin qui ouvre nos esprits.

Le Tome 6 que je viens de terminer à certainement était écrit et dessiné dans les années 90. Dans ces années, je ne le connaissais évidement pas, puisque c’est mon fils (25 ans) qui me l’a fait découvrir il y a à peine 2 mois. Dans les années 90 je devais lire les premiers tome de la compagnie noire, bien sombre aussi. Et la notion des ténèbres humaines me questionnait abondamment, surtout que nous allions être parent.

Aujourd’hui que je découvre ce travail remarquable, il se crée un pont entre ces deux époques et même une troisième, une sorte de pré-renaissance sombre. Tout cela entre en résonnance et ouvre de nouvelles portes, de nouvelles dimensions à explorer et de nouvelles questions.