Hommage à Simone Weil : jour 6

Dans la Pesanteur et la Grâce

Le beau dans la nature est l’union de l’impression sensible et du sentiment de la nécessité. Cela doit être ainsi (en premier lieu), et précisément cela est ainsi.

La beauté séduit la chair pour obtenir la permission de passer jusqu’à l’âme.

Et Alors ?

Et alors, je tisse Simone Weil avec les souvenirs de ma mère. La beauté, Jésus Christ, les brebis qui paissent dans les chaumes et les sous-bois. Le Christ et l’agneau. Tout cela se rejoint dans les aphorismes de Simone Weil, mon enfance, et la quête de l’enfance de ma mère. J’ai repris la lecture de Simone Weil lorsque la Dissolution fut crachée aux visages des gens de France. Cette lecture est devenue mon oraison matinale pour trouver la paix intérieure. Dans la tourmente de notre époque, je continue de chercher trois choses :

La fraternité, comme une adelphité.
L’égalité, en amour pour tous devant l’amour divin ou l’amour de l’univers.
Retrouver la vraie liberté, celle de vouloir ce que je fais et non de « faire ce que je veux », comme un petit garçon mal élevé de cinq ans.

Haïku

Brebis dans les bois,
Beauté charme chair et âme,
Paix dans l’oraison.

Tanka

Simone et ma mère,
Le Christ, l’agneau, le sous-bois,
L’amour nous éclaire,
Liberté dans nos efforts,
Fraternité sans effort.

Sonnet ou presque

Simone et ma mère, en doux souvenirs,
La beauté, Jésus, brebis et chaumes,
Dans les aphorismes, cœurs s’unissent,
En quête de l’enfance, rêves et psaumes.

La Dissolution a marqué ce temps,
Mais la lecture devient l’oraison,
Trouvant paix intérieure dans ce chant,
Fraternité comme une adelphité.

L’égalité en amour nous guide,
Devant l’univers, amour divin,
Liberté de vouloir, cœur limpide,

Échappant aux désirs enfantins.
Oraison de la terre, des sous-bois,
De fraternité à liberté, douce voie.

Le Magicien par Colm Toibin

Bien, voilà, je l’ai terminé. Et à la fin de ces 400 pages, une question tristement poignante se pose : à quoi bon ce roman ? D’emblée, je tiens à exprimer mon respect pour l’auteur, Colm Toibin. Son travail est indéniablement soigné. Mais pour en apprendre autant sur Thomas Mann, une simple consultation de la page Wikipédia suffit, sans même recourir à l’universalisme.
Pour mieux comprendre l’époque, il est plus judicieux de se tourner vers les écrits d’un historien tel que Johann Chapoutot. Quant à découvrir des personnages avec une véritable profondeur, le compte n’y est pas.

Sincèrement, je me suis ennuyé. J’ai poursuivi ma lecture jusqu’au bout par respect pour la personne qui m’avait offert ce livre, sachant que j’appréciais les romans de Thomas Mann. Mais il finira dans une boîte à livres de mon village de vacances.
Un roman qui narre année après année la vie bourgeoise, une existence à peine effleurée par les remous du monde, ne m’a pas rendu ce personnage plus sympathique. Au contraire, il a quelque peu écorné l’image que je me faisais de lui.

Je n’ai aucune citation à offrir ; le style d’écriture ne m’a ni ému, ni transporté. En conclusion, je dirais que ce roman m’a ennuyé comme un épisode de l’inspecteur Derrick. Pas d’émotions fortes, rien qui ne m’ait vraiment touché.

Haïku

Pages sans passion,
Bourgeois ennui de roman,
Mann reste distant.

Tanka

Quatre cents pages lues,
Un cadeau sans émotion,
Bourgeois ennui cru,
Pas de profonde immersion,
Mann, l’ombre sans dimension.

Sonnet ou presque

J’ai terminé ce long récit sans âme,
Quatre cents pages où le cœur n’a pas battu,
Toibin a-t-il perdu sa flamme,
Ou est-ce Mann que rien n’a défendu ?

Des années bourgeoises, l’ennui en cadence,
Un roman qui glisse sans empreinte,
Nulle émotion, nul instant d’errance,
Rien que la vie lisse d’une âme éteinte.

Un cadeau lu par respect et ennui,
Un livre qui restera sans mémoire,
Comme un vieux feuilleton sans bruits.

Loin des émois et des destins noirs,
Mann reste une ombre, un fantôme distant,
Roman fermé, le cœur indifférent.