Hommage à Simone Weil : jour 5

Simone Weil, l’âme vibrante comme la lumière de la lampe à huile, Simone veille. Elle scrute l’horizon du monde avec un regard perçant, entre les frémissements des feuilles de cerisiers. Simone réveille, telle une brise fraîche soufflant sur les braises d’un feu ancien, apportant l’aube d’un renouveau. Elle m’émerveille, comme la clarté qui traverse les feuillages au matin, illuminant les sentiers obscurs de la pensée humaine.

Pensée de Simone Weil

« Quand quelque chose semble impossible à obtenir, quelque effort que l’on fasse, cela indique une limite infranchissable à ce niveau et la nécessité d’un changement de niveau, d’une rupture de plafond. S’épuiser en efforts à ce niveau dégrade. Il vaut mieux accepter le limite, le contempler et en savourer toute l’amertume. »

Alors ?

Ah, Simone, toi qui savais que la sagesse ne s’acquiert qu’au prix de l’acceptation de nos propres faiblesses. Maman, l’autre Simone, se trouvait déchirée entre deux portes. D’un côté, l’exaltation lumineuse des champs de blé, de l’autre, le gouffre du désespoir, noir et profond comme une nuit sans étoiles. Maman n’avait pas le permis ; quand elle partait, elle le faisait à pied, traversant les chemins poussiéreux de la campagne auvergnate pour rejoindre la gare. Elle marchait d’un bon pas, les pas rythmés par le murmure des ruisseaux et le chant des oiseaux, ouvrant l’une des deux portes, toujours. Dans ses petits cahiers de brouillon, elle écrivait les mystères, ces pièces de théâtre de la vie des saints, où la lumière divine éclairait les âmes en peine. Maman aimait Simone Weil et Sainte Thérèse de Lisieux, avec ses petites fleurs de foi.

Aujourd’hui, en ces temps de tourments où deux portes s’ouvrent devant nous, l’une dévorante de ténèbres, l’autre porteuse d’un espoir insensé qui réclame notre engagement, je pense aux deux Simone. Elles nous rappellent que même dans les moments les plus sombres, il y a toujours une lueur d’espoir, une clarté qui guide nos pas vers un avenir meilleur.

Haïku

Simone veille là,
Ombres et lumières dansent,
Espoir en éveil.

Tanka

Deux portes s’ouvrent, là,
Ténèbres ou clair espoir,
Simone en écrin,
Mystères en petits cahiers,
Chemins d’âmes en campagne.

Sonnet ou presque

Au cœur des nuits où brille une étoile rare,
Simone veille, chant d’aube et de lumière,
Réveille l’âme dans un souffle clair,
Elle m’émerveille, éclat de phare.

Ma mère, l’autre Simone, traversait les brumes,
Portée par l’espoir ou le désespoir,
Écrivant dans ses cahiers, mystères des saints, l’art
De l’âme en quête d’un peu de parfums et de plumes.

Aujourd’hui, deux portes s’ouvrent devant nous,
Ténèbres voraces ou espoir insensé,
Engagement exigeant d’un monde en feu,

Je pense aux deux Simone, à leur regard doux,
Guidant nos pas dans un sentier tracé,
Vers un avenir où l’amour fait vœu.

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