Au cœur des songes, une plaine se dévoile, bordée par les eaux d’un fleuve généreux. Nous sommes là, une multitude, sans distinction de sexe ni d’essence. Nos paroles tissent l’étoffe d’un dialogue éternel, empreint d’Amour, celui du Christ qui résonne en nos cœurs.

La rencontre se fait carrefour de croyances : Juifs et Chrétiens, écho de l’Amour miséricordieux, matriciel, reflet de la dualité divine. Musulmans nous rejoignent, partageant le mystère d’un amour divin, tandis que Bouddhistes et adeptes du Shinto célèbrent l’amour terrestre, universel. Des pas nus foulent la terre, ceux des peuples natifs, révélant leur connexion sacrée avec le sol nourricier.

L’étrange s’invite : Mireille l’araignée quitte l’ombre de sa retraite, Sophie la vipère glisse parmi nous, et une multitude d’animaux, tous nommés, tous aimés, s’assemble dans une paix originelle. Puis, surprise des surprises, Lucifer en personne, redevenu l’ange de lumière, se mêle à nous, son œuvre d’apprentissage de la liberté accomplie.

Mais au-delà, sur la montagne sombre, les forces du pouvoir, des êtres de vouloir se massent, menaçants entouré de leurs armées et polices. Et, pourtant, leurs rangs s’éclaircissent, le cœurs de leurs serviteurs se tournent vers nous, guidés par la révélation de l’Amour qui irradie notre assemblée. Ceux qui tenaient les rênes, écrasés par la réalisation de leurs peurs de transformations, de conversions et aveuglés par leurs certitudes technophile et transhumaniste, descendent enfin, rejoignant la plaine de l’inattendu, de la joie et de la paix. Aucune brebis ne doit être perdue.

Le lendemain sera ou serai un autre jour. Pour l’heure, des chants de louange s’élèvent, traversant les dimensions multiple du cosmos, des cosmos, une lumière divine nous baigne. Tous les êtres animés et inanimés de toutes les galaxies se joignent à cette célébration, s’avançant ensemble vers de nouvelles créations, de nouveaux univers singuliers.

À mon réveil, la joie demeure, un sourire intérieur, témoignage d’un rêve où l’Eden se révélait dans la plénitude d’un instant partagé, un paradis retrouvé où chaque âme trouve sa place dans l’harmonie universelle. Un rêve.

Haïku :

Plaine sous l’éclat,
Lucifer danse en paix,
Aube de joie pure.

Tanka :

Fleuve murmure doux,
Anges, bêtes, âmes s’unissent,
Lucifer sourit,
Dans l’herbe, un chant de liberté,
L’aurore lave les peines.

Sonnet ou presque :

Dans le vaste champ de nos rêves endormis,
Se lève un jour neuf où la lumière s’invite,
Lucifer en grâce, parmi les saints s’écrit,
La plaine vibre sous le pas de l’ermite.

Les bêtes et les hommes, dans un chœur sans limite,
Entonnent les louanges d’un monde réuni,
Le mal, dépouillé de son masque, se remet,
Et sous le ciel clair, chaque âme se remet.

Au loin, les monts sombres où gisent les puissants,
Abandonnent leurs fers, leurs sceptres, leurs tourments,
Rejoignant la danse, en larmes, émus, repentants.

Ainsi se tisse le rêve d’une éden retrouvé,
Où chacun, en paix, vers l’autre est tourné,
Sous les étoiles, un monde nouveau est né.