Rébellion Silencieuse : Oraisons de Lumière

Jean :
Alors, tu me parles de ce mec en robe noire qui te dit de ne pas juger tes oraisons. Intéressant, non ? J’imagine qu’il ne connaît pas la pauvreté de ces moments où tu voudrais faire autre chose, quand l’esprit s’égare dans la rêvasserie. On veut toucher l’absolu, et on finit par se noyer dans notre propre insignifiance.

Jean :
Ah, Jean, tu vois, c’est ça qui me touche. Ce combat intérieur, ce vacarme du quotidien qui nous empêche de simplement être. Notre curé au hameau nous a donné drôle de carte, une feuille de route : « se poser, déposer, se reposer, s’exposer ». Quatre verbes primitifs, comme un souffle de mistral sur les lavandes en fleur. Ils m’aident à descendre en moi-même, à trouver cette paix intérieure que tu cherches à ta manière, dans les ruelles sombres et les cœurs abîmés.

Jean :
Se poser, se déposer, se reposer, s’exposer… ça sonne presque comme une litanie de la rue. Mais ces mots concrets, ils ont du sens, n’est-ce pas ? S’exposer, se laisser irradier, c’est presque comme offrir sa poitrine aux balles, dire : « Je suis là, Mec, et je vous attends. » J’aime cette idée de défier le silence avec cette foi insolente.

Jean :
Tu vois, Jean, c’est exactement ça. Ces quatre verbes sont une manière de s’ancrer dans le présent, d’embrasser notre condition humaine. On se pose, comme une bergère sous l’olivier. On dépose nos fardeaux, nos joies et nos peines, comme on confie une lettre à une amie. On se repose, trouvant en Elle le repos pour nos âmes fatiguées. Et enfin, on s’expose, on se laisse baigner par la lumière, la miséricorde, la sainteté.

Jean :
Et pendant ce temps, le monde continue à tourner, indifférent. Mais ce petit acte de foi, ce temps volé aux nécessités urgentes et banales, c’est une déclaration. « Dieu est, et Elle est Amour. » Cela dit haut et fort, même dans le silence. C’est une rébellion douce contre l’indifférence du monde, un pied de nez à la futilité.

Jean :
Oui, et c’est dans cette simplicité que réside la beauté de l’oraison. Elle nous rappelle que, malgré tout, malgré nos faiblesses et nos errements, nous sommes écoutés. Comme la sœur Jeanne d’Arc le disait si bien : « Je crois en Toi, je crois à ton agir sur moi, et je laisse couler le temps dans cet acte de foi. » Il y a là une vérité simple, une reconnaissance de notre propre fragilité, et une confiance absolue en l’amour d’Elle.

Jean :
Je dois l’admettre, il y a quelque chose de séduisant dans cette idée de laisser couler le temps, d’accepter nos limites et de croire en quelque chose de plus grand. Cela me rappelle que, même dans notre obscurité, il y a toujours une lueur d’espoir. Peut-être, après tout, l’oraison n’est pas si éloignée de notre quête incessante des Sens et des Vérités.

Jean :
C’est ça, Jean. C’est cette quête, cette recherche qui nous unit tous, d’une manière ou d’une autre. L’oraison, dans sa simplicité, nous rappelle que nous sommes tous marchant sur ce sentier, tous en quête de cette lumière qui nous éclaire, malgré nos difformités.

Haiku

L’ombre se débat,
L’amour défie le silence,
Lumière en nous.

Tanka

Entre ombre et feu,
Nos âmes cherchent la paix,
Sous l’olivier vieux,
Silence, l’oraison parle,
Rébellion douce éclate.

Sonnet ou presque

Dans l’écrin du silence, nos voix se mêlaient,
Jean et Jean, deux âmes en quête de lumière,
Sous l’ombre des oliviers, la foi nous troublait,
Et nos mots, tels des chants, ébranlaient l’univers.

Se poser, se reposer, doux murmure de vie,
Déposer nos fardeaux aux pieds d’un espoir,
S’exposer à la lumière, l’amour nous envahit,
Nos âmes dénudées dans ce fragile soir.

Par la rue et la foi, nous trouvions le chemin,
Entre rébellion douce et paix intérieure,
Nous déclarions au monde notre doux dessein.

Que Dieu est, qu’Elle aime, en sa lumière pure,
Et dans ce geste simple, ce temps suspendu,
Nous proclamions la foi, notre cœur mis à nu.

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