la première en chemin

En ce temps le féminin l’emporté sur le masculin, femmes et hommes chassaient, femmes et homme cueillaient. L’homme était un humain qui ne pouvait pas porter d’enfant.

Comme depuis la nuit de leurs temps la tribu des chasseresses cueilleuses s’est mise en route pour changer de territoire. Il était temps de laisser reposer la nature et la terre avant d’un jour revenir. Une chercheuse parmi la tribu avait expérimenté la semence. Avec sa famille elle s’arrêta sur le bord de la sente laisser par la tribu. Elle sema et s’installa pour un temps long. Cette nouvelle tribu fit pousser fruits et légumes, élevèrent chèvres et vaches et de temps à autre accueillaient les anciennes tribus toujours en chemin qui offraient histoires de chasse et objets de pèche. La tribu d’ici offraient les gros nouveaux fruit et le pain du four. Ils partageaient des moments d’amour.

Mais un jour les descendantes d’ici dirent que cela était à elles puis à eux et que celles des tribus en chemin ne devait plus traverser. Les ici à moi étaient jaloux, et les hommes avaient décrété dans l’ici à moi que le pouvoir était à eux, qu’il était le dominant masculin. Alors il n’y eu plus d’histoire partagés, plus d’outils échangé, plus de moment d’amour. Les armes et la haine remplacèrent tout cela, car ceux d’ici à moi devaient défendre ce qui était à eux, ce qui était leur territoire, contre ceux en chemin. Et l’épidémie des ici à moi se répandit, la haine aussi.

Et des chasseresses cueilleuses en chemin, il n’y en a plus beaucoup. LA terre s’épuise et à perdu ses histoires d’espoir. Les Ici à Moi ne savent pas chante, ne savent pas danser, ne savent pas raconter des histoires, ils périssent s’entretuent et tuent la terre sans avoir connu l’amour, sans avoir repris le chemin certes incertain, mais au moins inattendu et toujours renouvelle par l’amour.
Nous ne savons plus que ce chemin existe.

A la fille de l’automne

À l’heure des adieux
Je sus la fragilité
Du lien amoureux
Lorsque ma main sur sa manche
N’eut raison d’un coup de vent

Akiko Yosano / poétesse japonaise (1878-1942)


Ce lien d’amour n’était que celui du corps,
Il lui avait fait rêver d’une autre porte.
Elle avait souhaité que fleurisse l’éternel
Le lien de l’esprit n’avait pas pris racine.

Poétesse je pleure sur nos faiblesses
Mais tu savais ta lumière
D’humaine.
« Un homme est un humain qui ne peut porter d’enfant »

Le Seme d’Ophélie

le seme correspond au moment où l’on réalise l’état shin-ki-ryoku icchi (l’union de l’esprit, du ki et de la force, pour nous occidentaux se serait l’union du spirituel, du psychique et du corps) et que l’on devient le centre d’où quelqu’un, qui est plus que soi, rayonne. C’est à cet instant précis que l’aïté (partenaire-adversaire) va sentir que l’on a réalisé le seme : on brise le kamae (présence, disponibilité, menace) de l’aïté afin de réaliser le yuko-datotsu (la frappe valide qui est aussi enseignement pour l’aïté).

Le seme demande beaucoup de courage, car la moindre erreur peut renverser la situation et l’on peut se retrouver attaqué. Il n’y a donc pas d’alternative possible. Nous nous devons de nous engager pleinement dans la situation, ce qui est un travail spirituel psychique et physique fort et sérieux.

Pourquoi parler du seme, alors que je viens de lire l’article à propos d’Ophélie d’Anne Vassivière sur son blog ?

Par ce que je viens en tant que Kendoka ressentir le seme d’une écrivaine. Elle a, par des correspondances entre Barbe bleu, Ophélie de Shakespeare, la peinture et la littérature me faire prendre conscience des violences faites aux femmes qu’autorise notre société patriarcale.

J’espère que son roman trouvera éditeur, j’aimerais le lire. Les arbitres auraient lever les bras et auraient crier « IPPON » (Touche !)

L’article d’Anne Vassivière s’appelle « Ne vois-tu rien venir ? »


Et un seme c’est ça (il y a un ralenti pour les profanes) :