Je veux voir Dieu

Regarder vers les étoiles
Voir au-delà des années-lumière ?
Ou commencer l’exploration intérieure ?

Commencer par ses réussites
Ses fiertés partagées
Ses honneurs offerts
Ses invitations glorieuses
Descendre un peu
Dans ses souvenirs
Remonter le temps
Y trouver quelque blessure
Quelques frustrations
Quelques caprices
Quelques exaspérations.
Descendre encore,
Y trouver ses colères
Sa frénésie
Ses paresses
Ses mauvaises histoires
Ses désirs peu reluisants.
Plus bas, plus profond,
Les mensonges cachant la lâcheté
Ses frayeurs
Ses monstres
Les monstres qu’on a cachés
Les meurtres oubliés
Les tortures qu’on a infligées
Les désirs tordus
Se voir dans ses bassesses.
Et plus au fond encore,
La porte gardée
Par celui qui ne peut mentir
Le porteur de lumière
Lucifer
Nous invitant à remonter
À prendre le chemin du retour
Qu’au-delà la porte, il n’y a rien
Plus rien.
Franchir cette porte
Et tomber
Tomber dans des ténèbres plus sombres que le néant.
Être arrêté par un sol sans souvenir
Là,
Plus rien,
Il n’a pas menti…

Frotter ce sol,
Une légère pâleur
Frotter encore
De la lumière
Révéler un voile
Si léger
Qu’une poussée à peine
L’ouvre.
Alors ici
Au fond de tout
La lumière blanche la plus total
Au fond de moi
Il est là
Percée ce voile
Et tout
Toute la création s’en retrouve éclairé.
Est-ce encore Moi
Ou n’est pas déjà lui ?
Ainsi priait,
Santa Thérèsa d’Avila.

Le père de la danseuse

Le père de la danseuse a rêvé
Un rêve aux couleurs de tristesse
Le père de la danseuse a déçu
Il a déçu sans savoir la cause
Il n’a pas réalisé quelque chose
Il n’a pas perçu la profondeur

Le père de la danseuse a déçu
C’étaient des formes géométriques
Des carrés dessinés par des étoiles
La danseuse a
D’un mouvement
Déplacé seulement deux étoiles
Est apparu
La fleur des champs
Promenant en laisse son papillon
Le père n’a pas vu, pas compris

Peut-être qu’un jour
Qu’un matin
Qu’un soir
Il comprendra

Le père de la danseuse avait déçu
Mais le père de la danseuse avait rêvé
Un rêve aux couleurs de tristesse

Qui pleure ?

Mais qui pleure ?
J’entends quelqu’un pleurer sur Terre.
Qui est cette personne qui pleure ?
Où est-elle ?

Est-ce une petite fille ?
Que les soldats font taire
Alors qu’ils tuent sa mère ?

Est-ce une vieille femme ?
De qui on exige de retourner travailler
Alors qu’elle est vidée et épuisée ?

Est-ce un migrant échoué ?
Qui est rejeté vers sa terre asséchée,
Alors qu’il a perdu sa famille ?

Mais qui pleure ?
J’entends quelqu’un pleurer sur Terre.
Qui est cette personne qui pleure ?
Où est-elle ?

Est-ce ce pauvre politique altruiste ?
Moqué par de larbins journaleux,
Qui ne savent plus écouter ?

Est-ce triste bourgeois ?
Qui se regardant dans la glace,
Voit sa peur et qu’il n’a rien fait ?

Est-ce cette paysanne abattue ?
Voyant les techno-sanitaires
Mettre à mort son troupeau de brebis ?

Mais qui pleure ?
J’entends quelqu’un pleurer sur Terre.
Qui est cette personne qui pleure ?
Où est-elle ?

Est-ce jésus au jourdain ?
Qui entends toute la misère
Des méchants qui furent meurtrie ?

Est-ce Jésus sur sa croix ?
Qui entends toutes les pleures
Venue et à venir ?

Mais qui rit ?
J’entends quelqu’un rire de joie sur Terre.
Qui est cette personne qui brille ?
Où est-elle ?

C’est une petite fille,
Jouant avec son compagnon animal
Sous le regard d’amour de ses parents.