Pour un exalté, comme moi, du Cycle de Dune de Franck Herbert et amoureux des jardins Zen Japonais, dès la fin de la chanson d’ouverture et l’apparition d’une mer de sable, « Contre-jour » est une révélation.
5 filles.
Cinq filles sur scène. Cinq filles sur sable et toute l’humanité s’en trouve évoquée. Après le verbe, la voix chantée dans les ténèbres, de ce chaos évoqué surgit la création.
Pas d’homme, pas un seul homme, alors le vrai politique devient le thème de cette chorégraphie. L’humanité est le seul sujet. N’oublions pas qu’un homme est un humain dont le dernier chromosome X est amputé.
La politique ou l’art de trouver le chemin pour vivre avec l’autre, aller vers l’autre, vers les autres, et en chœur participer à la création et à la rencontre des corps, des âmes et des esprits.
Les corps virevoltent seuls ou ensemble dans une roue du temps renouvelé à chaque cycle. Elle ouvre sur un avenir inattendu. On oublie les futurs calculés, ces impasses de la raison et avec les danseuses nous nous engouffrons dans l’horizon d’un univers éternel qui ne verra jamais la création cessée.
Greta Thunberg, est inconsciemment passé par là !
Le collectif « not standing » de cette troupe dont Alexander Vantournhount en est le chorégraphe rapporteur et parfois aussi un des danseurs, nous offre un regard sur une humanité sortie de l’enfance capricieuse de ses 5 ans (LIBERTE du « je fais ce que je veux ») vers une humanité enfin responsable comprenant le monde dans lequel elle vit et tout en créant, en prend soin également. Une humanité cherchant la SOROFRATERNITE. Et c’est en toutes sororité que les cinq danseuses traversent une dernière fois le désert pour venir nous saluer.
La Danse est bien la marche du désert, création pure pour échapper à la mort donnée par le vers des sables qui éliminent sans pitié les conformistes, les larbins de la raison !