Je te salue

Je te salue.
Nourrissons,
Étais-tu glouton ?
Étais-tu sourire ?
Étais-tu à faire tes nuits ?
Enfant,
Étais-tu joyeux ?
Étais-tu joueur ?
Étais-tu studieux ?

Je te salue.
Adolescent,
Étais-tu boutonneux ?
Étais-tu amoureux ?
Étais-tu en ta peau mal ?
Étais-tu apprenti ?
Étais-tu éloquent ?

Jeune adulte,
Étais-tu déjà au travail ?
Et ta mère
Qui aimais Joseph
Qui aimais Dieu
Et depuis sa plus tendre enfance
L’as-tu pris dans tes bras ?
Lui as-tu dis : « Maman, je t’aime » ?
Elle avait compris
Ton fardeau,
Ta conscience
Du néant, ténèbres atemporelles
Et de l’infini sans fin, lumière éternelle.

Je te salue.
Enfin adulte,
Savais-tu leur lâcheté ?
Savais-tu leur trahison ?
Savais-tu les mots des maux ?
Ton ami sicaire,
Savais-tu son abime ?
Les mots que tu posais si juste,
Où s’entrevoyaient nos natures
Savais-tu que les potentats n’en voulaient pas ?
Et elle qui t’aimait,
Qui avait fait le chemin avec toi du néant à l’infini,
Elle qui avait réassemblé les apôtres perdus,
L’as-tu pris dans tes bras ?
Lui as-tu dis « Marie je t’aime » ?
Elle avait compris,
L’innocent doit mourir avec l’assassin,
Avec le tueur, avec le sicaire.
As-tu su sa peine et sa douleur ?

Toi, l’enfant de Marie
L’amant de Marie
L’ami de Judas
Le maitre de Pierre, de Jean et des autres
Qui était enfant d’IEL
Son fils,

Je te salue Jésus


Crédit Photographie : Charlotte Cetaire