En 1999, Nos enfants avaient six ans. Chaque mois, les samedis après-midi, ils nous voyaient jouer, pendant qu’eux mêmes jouaient ensemble à leurs jeux vidéo, leurs jeux de sociétés ou à simplement regarder la télé. Ils nous demandaient à chaque fois de les faire jouer. Ils voulaient essayer le jeu de rôle.
Avec Gilles, nous en avons beaucoup parlé. Et puis on s’est dit : « Aller, on essaye !». On part d’abord d’un système de jeu simple.
Avec Gilles, après avoir consulté un certain nombre de règles, nous avons choisi Star Wars D6 simplifié à l’extrême ne gardant que 4 caractéristiques claires pour des enfants de ce temps. SPORT, SENS, IDÉE et BRICOLAGE. Je ne sais pas comment son vraiment les enfants d’aujourd’hui.
MARMO est alors né.
La première fois, on s’est dit qu’on devait faire une partie courte pas plus d’une heure et demie. En même temps, à travers ce jeu, nous voulions aborder les sujets qui répondent aux questions embarrassantes ou délicates que nous posent très souvent nos enfants.
En ce dimanche matin de février 2000, Ce fut la première séance avec le premier scénario appelé « une partie de pêche »
Nous voulions comme je le disais, un scénario d’une heure à une heure trente maximum. Pour cette première partie, les quatre enfants de 6 à 9 ans sont restés autour de la table 3 heure 30. Et ils en redemandaient. Alors nous avons eu moins de scrupule par la suite. Nous abordions des sujets comme le racisme, la solitude, la haine et la colère et aussi le pouvoir et les relations de pouvoir.
Ainsi avec une fréquence de 3 à 4 parties par ans, nos enfants grandissaient avec le jeu de rôle.
Évidemment, ils ont fait évoluer ce jeu, en demandant de l’expérience et des savoir-faire et autres savoirs.
En 2015, ils ont 22 ans (17 ans pour Charlotte) et joue toujours avec et leur ami et moi comme maitre (et aussi sans moi) au dK System, Star Wars, Hellywood, Tenga et beaucoup d’autres jeux.
Je discutais à l’époque sur les forums de cette expérience de faire jouer des enfants. Cela intéressé, mais seulement un peu. Je cherchais une partenaire pour pouvoir écrire, règles et scénario et même illustrer. Mais ce fut peine perdu. Je pense qu’à l’époque nous étions dans les niches de la niche.
Même si je suis plutôt doué pour le conte, pour l’oral, je n’ai malheureusement aucun don pour l’écriture au long court et cela depuis ma prime jeunesse, à mon grand dam. Alors j’ai quand même décidé de rassembler règles et scénario en un livre et de le publier sous la forme lulu.com quand ce fut possible. Juste comme ça pour laisser un petit caillou au cas où.
Cet univers, et ce jeu date a surtout vécu et donner tout ce qu’il pouvait à mes enfants et leurs amis de 2000 à environ 2012.
Et récemment…
Mais récemment quelqu’un l’a acheté sur lulu.com et en a écrit en quelque mots un critique vraiment sévère. Qui quelque part m’a blessé.
« Je viens d’acheter Marmo. Regret immédiat après la première page!! Fautes d’orthographe, de syntaxe, oublis de mots : l’ensemble est illisible. Énorme déception. Tout le monde n’est pas Thomas Munier(1) malheureusement »
A ce moment je ne su que répondre :
« Oui, je suis vraiment désolé de votre déception ! Je ne sais pas écrire mes idées et c’est une vraie souffrance. J’ai beau Lire, Relire, corrigé et recorrigé, utiliser les correcteurs orthographiques ou autre. Rien. J’échoue sur les récifs à chaque fois. Peut-être que ces idées sont vouées à la Géhenne. Mais ces idées ont fait grandir mes enfants de 1999 jusqu’en 2010 dans des parties avec leurs amies. Ils ont commencé le JDR à 6 ans pour mon fils et 5 ans pour ma fille (alors que mon fils avait alors 10 ans) et leurs amis. C’est effectivement avec ces idées de règle et d’histoire que ce petit miracle s’est accomplis. Alors ont joué une vingtaine de jeune durant cette période qui ont découvert les univers du JDR. Mais transmettre ces idées, je ne sais pas le faire et les autres rôliste que je connaissais, cela ne les intéressé pas de relire, corriger bref m’aider. Le JDR avec les enfants ne les intéressaient guère. Donc j’ai écrit ce que j’ai pu, avec mes seuls moyens.
La personne m’a gentiment répondu :
« Mais l’idée derrière Marmo est géniale ! Le fait que vos enfants en aient profité le prouve (et le fait que je voulais essayer avec les miens)! Mais il faut faire attention quand on veut distribuer commercialement. C’est le risque.
Aujourd’hui, il y a sur le net une communauté, et je suis sûr que beaucoup se porteraient volontaire pour une relecture en profondeur (moi même … si j’avais le temps!) Regardez ce qui s’est fait pour la traduction d’Ironsworn par ex ! »
Et du coup…
Du coup, c’est un peu un appel et aussi un engagement que je prends avec moi-même de reprendre une dernière relecture de Marmo, 12 ans après. Je sais que vais changer deux ou trois petites choses (comme le terme générique de joueuse à la place de joueur, ou encore insister sur la nécessité de donner la possibilité aux petites joueuses d’introduire des éléments de décor ou d’évènement non amené par le scénario), mais que malheureusement je ne le referais pas jouer.
Si des personnes ayant le désir de m’aider dans cette tâche et qui en ont le temps, alors j’en serais ravi.

(1) Thomas Munier est un auteur de jeu de rôle actuel vraiment doué. Son blog est Outsider. Je le suis avec grand plaisir.