Mes amours : ces derniers jours, le jeu de rôle
Samedi, j’ai reçu par la poste, qui ne sont plus les PTT de mon enfance, le petit colis qui comportait trois bases* de jeu de rôle, « Bois dormant », la Clef des nuages et la clef des songes, ces deux derniers étant tête bêche dans le même codex.
Sont-ce des jeux pouvant être associer à du divertissement ?
Selon Blaise Pascal, le divertissement est ce qui consiste à la recherche désespérée d’une consolation face à la difficulté d’être soi. Le divertissement renvoie à des activités humaines futiles (recherche de gloire, de biens matériels, de comédies grasses, d’histoire standardisé sans surprise) pour échapper à notre condition. Le divertissement révèle le fait que la personne humaine éprouve des difficultés à vivre avec elle-même, à être en paix avec ce qu’elle est, à chercher ce qu’elle peut devenir. Cette condition fuie, c’est précisément la mortalité et la contingence de l’existence. Face à cette crainte (Pascal n’utilisait pas le concept d’angoisse), l’ego cherche à faire diversion.
Ne serait-ce pas des jeux associés au loisir ?
Le loisir ou L’otium venant du latin est le temps durant lequel une personne profite du repos pour s’adonner à la méditation, au loisir studieux. C’est un temps personnel aux implications intellectuelles, vertueuses ou morales avec l’idée d’éloignement du quotidien, et d’engagement dans des activités valorisant le développement artistique ou intellectuel (éloquence, écriture, philosophie).
La clef des nuages s’accorde à deux personnes, un Mage et une Image, alors que la clef des songes se symphonise à trois, deux Rêveurs et un Songe. Je ne dévoilerais pas le contenu je vous inviterais plutôt à les acquérir Ici ou Là.
La simple lecture de ces toutes petites bases m’a déjà transporté dans de profondes méditations. Vu le format, j’ai immédiatement pensé aux petits codex relatant l’évangile de Jésus Christ selon un évangéliste (ils sont 4 😉).
Après la lecture, nous avons entre les mains, un objet contenant des mots nous permettant de nous aventurer dans le monde de la création et d’approfondir sa propre imagination en écho avec une ou deux autres personnes. Il s’agira alors de s’écouter vraiment pour les mots de l’autre provoque en soi ce maelstrom nous amenant à approfondir notre être, et par là aussi à le créer. Nous devenons le créateur de nous même en écho à l’autre. kF a réussi à me rappeler pourquoi j’ai commencé le jeu de rôle en 1984, pour cette création permanente qui a pris le chemin du loisir et pas celui du divertissement.
Je redécouvre avec ces deux pures merveilles, le souvenir d’un geiko avec mon senseï J.P. Senseï. Durant ce geiko** de kendo, je lancer des attaques pour toucher ma cible. Je lançais, je lançais, assaut après assaut je tentais t’atteindre ma cible. A un moment JP senseï, m’arrête. Et il me demande si cela ne serait pas mieux que l’on travail ensemble, que je rentre en dialogue avec lui. Cela a été une claque monumentale. Le mois suivant je passer mon 4ème Dan avec succès et actuellement je suis 5ème Dan et dès la fin des déboires du pouvoir associé à la crise sanitaire dissimulant la mort effective du néolibéralisme, je présenterais mon 6ème Dan.
J’ai adoré dans la base le nom de « joueuse » comme terme générique non genré. Cela fait écho à notre Sempaï (celui qui donne les ordres du salut initial et final en kendo) qui dis systématiquement, « alignez vos men (casques) sur votre voisine de droite ». Il y a dans notre temps un vrai nécessité essentielle pour inclure tous les genre dans l’humanité global et complexe et va au-delà de l’égo étroit.
Je sens que j’ai vais reprendre grâce à cette lecture et à une première séance avec mon épouse, la rédaction de Dramakosmos qui voulait explorer la création des arts dramatiques.
Je remercie kF du fond du cœur.
* une base est l’ensemble des règles permettant de démarrer une séance de jeu de rôle
** Combat libre d’apprentissage et d’entrainement

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