J’ai égaré le chemin doré.
Je sais toujours, la maison.
La maison de Marie et de Joseph.
Au fond de la vallée, au bas du col,
Qui est la voie d’or.
Je sais encore humblement entrer.
Je vois toujours Marie à droite,
A la fenêtre,
Elle observe la rue,
Pour courir aider les enfants qui tombent.
Joseph, à gauche dans son atelier,
A fabriquer des charpentes
Dans le silence,
Pour ceux sans toit.
Je sais leur sourire
Et je sais leur salut.
Je sais le couloir du fond
Qui s’ouvre sur l’enclot.
L’enclot au centre de basse cours et bergerie.
Et je savais la sortie de l’enclot qui montait au col de lumière.
Mais là, plus de chemin.
Juste un brouillard noir et gris.
Un néant.
A la barrière, Lucifer est là debout
Toujours à donner ses conseils
Ses mauvais choix proposés
Qui nous font libre.
Il est là,
Effrayé par le néant du brouillard.
Le chemin doré n’est plus.
Alors sans espoir,
Sans certitudes,
La peur déplacée derrière moi,
Et comme seule force, la foi,
Je m’élance.
Mes propres pieds se perdent au brouillard
Je monte mes mains pour les voir.
Je ne vois plus de chemin.
Le souvenir seul m’aide.
Et j’entends ta voix.
Une toute petite voix,
Somme un souffle imaginaire, imperceptible.
« Le chemin n’est plus de lumière.
Mon enseignement qui vous offrait les questions
S’est perdu.
Les questions, votre seul moteur.
Vous pouviez créer la montagne de questions,
Pour monter,
Elle s’appelait Science.
Vous avez préféré les grises technosciences.
Vous avez préféré des certitudes,
Des réponses sans chemin,
La voie du néant.
Vous n’avez plus de questions inattendues,
Juste des réponses sans rien.
Un futur calculé vers le néant.
Même l’ange déchu est effrayé.
Pour retrouver le sentier
Il est bon d’entendre le murmure de ma voix
Et laisser vos pas en joies vous porter. »
J’ai égaré le chemin doré.
Mais j’ai retrouvé la voie par sa voix.
